L’avènement du régime de la rupture a suscité beaucoup d’espoir dans le domaine de la santé. Mais à peine les premières nominations faites, l’espoir commence à se muer en désenchantement.
C’est le cas du nouveau patron de la Direction des pharmacies, des médicaments et des explorations diagnostiques(Dpmed). Son profil et son parcours ne rassurent guère les professionnels de la filière pharmaceutique qui craignent une gestion approximative de cette direction névralgique dans la mise en œuvre de la politique sanitaire de l’Etat béninois.
C’est un professeur de chimie organique qui dirige depuis quelques semaines, la très stratégique Direction des pharmacies, médicaments et explorations diagnostiques. Comme un cheveu dans la soupe, Fernand Gbaguidi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, atterrit à la Dpmed au grand dam des pharmaciens, pharmacologues et autres spécialistes des analyses biomédicales qui rêvent tant de diriger cette structure. Un parachutage du nord au sud pour cet universitaire qui se retrouve dans un monde nouveau à lui. Car, bien qu’étant un scientifique accoutumé à la manœuvre des éprouvettes dans un laboratoire, le nouveau Dpmed ne connaît rien au domaine des pharmacies et des médicaments où ne se hasarde pas le premier des chimistes. Pour sauver sa face, le nouveau Dg ne peut compter que sur les expériences et les savoir faire des cadres de cette direction pour l’éclairer et l’aider à prendre des décisions justes qui ne vont pas compromettre l’avenir des millions de patients béninois. La Dpmed reste en effet, une direction technique du ministère de la santé qui conduit toute la politique de l’Etat en matière de médicaments et de traitement des maladies. Elle est chargée du contrôle des pharmacies, de la distribution des médicaments, de la sécurisation des médicaments, de la couverture du pays en pharmacie, d’anticiper sur les éventuelles épidémies et -+endémies qui pourront attaquer le pays, de l’homologation des nouveaux médicaments et du retrait de certains. Il s’agit donc d’une direction qui mène une activité très sensible et qui a besoin à sa tête quelqu’un qui connaît la matière. Ce dernier ne doit pas à attendre forcément les conseils des autres avant d’agir. Il doit être opérationnel. C’est ce qui fait que pendant des années, cette direction a été confiée à soit un pharmacien, soit un pharmacologue. Dans tous les pays du monde qui se respectent, la gestion de ce sous secteur de la santé qui concerne le traitement des patients est confiée aux connaisseurs de la matière. Aux Etats Unis, l’homologue de la Dpmed qui est la Fda(Foods and drugs administration) est toujours confié aux spécialistes des médicaments. Idem au Nigéria d’à côté où la Nafdac est dirigée de main de maître par un pharmacologue. En France, l’Ansm est dirigée depuis des années par les professionnels du secteur de la pharmacie. Le gouvernement Talon a-t-il bien compris l’importance de cette direction dans la politique sanitaire du pays. Toujours est-il que la nomination de Fernand Gbaguidi au poste de Dpmed répond plus à un choix politique que professionnel. L’intéressé, membre de l’Union fait la nation(Un) a été un soutien ostentatoire de Patrice Talon dans le milieu universitaire. Ce critère a certainement milité en sa faveur pour qu’il soit privilégié au détriment des pharmaciens, pharmacologues et autres qui travaillent dans ce sous secteur depuis des années.
Déçus par cette nomination, les acteurs de ce sous- secteur qui critiquent actuellement à voix basse cette nomination, entendent user de tous les moyens pour que cette injustice préjudiciable à leur filière et à leur profession soit vite corriger
Laisser un commentaire