Quatre ans après le 19ème congrès, les cheminots membres du syndicat des cheminots de l’Organisation Commune Bénin-Niger se sont retrouvés hier, à l’Infosec à Cotonou pour un nouveau congrès. Ce premier congrès de l’ère Bénirail a été une occasion pour les travailleurs de faire le point de leur situation sociale.
Les cheminots travailleurs de Bénirail, notamment ceux militant au sein du syndicat des cheminots de l’Organisation Commune Bénin-Niger étaient réunis hier, jeudi 21 juillet 2016, en congrès. Ce congrès, le 20ème du syndicat, s’est tenu à l’Infosec à Cotonou et devait permettre aux congressistes de procéder au renouvellement des instances dirigeantes de l’organisation syndicale.
Le congrès a été également une occasion pour les cheminots de mettre au grand jour les conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent à Bénirail, entreprise du groupe Bolloré, concessionnaire de l’ex-Organisation commune Bénin-Niger (Ocbn). A l’ouverture des travaux du congrès, le Secrétaire général sortant du Syncobéni, Arsène Adjovi, a présenté la situation sociale sous Bénirail dont ils ont pourtant accueilli avec espoir l’avènement il y a bientôt un an. Selon le Sg Arsène Adjovi, « rien n’a changé dans le sens de l’amélioration des conditions de vie et de travail des cheminots ». « Au contraire, a fait remarquer le Sg sortant, nous sommes subitement devenus des orphelins, démunis de tous nos droits. (…) La précarité que nous chassions de toutes nos forces, en acceptant la reprise de l’entreprise ferroviaire par le groupe Bolloré, nous revient comme un boomerang en plein visage ». Le syndicaliste en veut pour preuve l’absence de convention collective qui plonge les travailleurs dans un total désespoir, d’autant plus que leurs carrières sont « bloquées ». Pire, souligne Arsène Adjovi, « lorsque nous revendiquons nos droits, le nouveau maître, sans autre forme de procès, nous oppose la décision de la Cour d’appel de Cotonou ». Ces dénonciations du Syncobéni ont été confirmées par le Secrétaire général de l’autre syndicat de la maison, Syntra-Bénirail.
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Les gouvernements accusés
Procédant à l’ouverture du congrès, le Secrétaire général de Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), Dieudonné Lokossou, a accusé les gouvernements du Bénin et du Niger d’être à l’origine de la faillite de l’Ocbn. Pour le Sg Lokossou, ce sont en effet les dirigeants béninois et nigériens qui ont nommé des responsables indélicats à la tête de l’Organisation commune. Convaincu de ce que le groupe Bolloré est à la recherche de profit et rien d’autres, le Sg de la Csa-Bénin invitera les cheminots à la vigilance. Aussi, le Sg a-t-il convié les congressistes à prendre des décisions fortes. Ces dernières seront, a-t-il assuré, soutenues par la Csa-Bénin.
Talon appelé au secours
Mais en attendant les mesures fortes, les cheminots lancent un vibrant appel au président Talon. Cela, afin que le chef de l’Etat prenne à bras le corps la résolution de la crise qui secoue le secteur des rails.
Evoquant la crise, le directeur de cabinet du ministère des Infrastructures et des Transports, Victorin Honvo, s’est montré très rassurant. « Pour la sauvegarde des emplois et des intérêts des deux pays, le gouvernement trouvera une solution définitive à la crise », a en effet déclaré le Dc qui indique que le « chemin de fer occupe une place de choix dans le programme du gouvernement
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