Rémunération des ministres : Le deux poids deux mesures du gouvernement Talon

Au sein du gouvernement du « Nouveau départ », deux classes de ministres se distinguent. Une première catégorie constituée par les « ministres venus d’ailleurs »  « les Tchigans », pour ainsi dire,  avec des salaires sans commune mesure avec le salaire standard que perçoit la deuxième catégorie des «Tchivi » constituée essentiellement des cadres promus  localement.

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Quel est le salaire des membres du gouvernement de la  « Rupture »? Lundi dernier, le ministre de la justice Me Joseph Djogbénou, a essayé de donner une réponse à cette interrogation. Dans un post publié sur sa page facebook, le professeur de droit privé a donné une idée de ce que coûte au contribuable béninois, le salaire d’un ministre  dans le gouvernement Talon.

Lire Bénin : Sur Facebook, Joseph Djogbénou dévoile le salaire « standard » des ministres

Selon les chiffres  révélés par le Garde des Sceaux, le salaire global mensuel  d’un ministre s’élève à 1 703 518 Cfca assorti d’une prime d’équipement unique de 5 000 000 de francs cfa et enfin, une assurance médicale. Il convient de saluer l’initiative d’un des ministres les plus en vue du gouvernement qui récidive ainsi dans la transparence, après avoir été le premier à rendre publics ses émoluments de député au lendemain de son élection. Cependant, ses chiffres du ministre Djogbénou cachent mal beaucoup d’autres réalités. En réalité, les membres du gouvernement du « Nouveau départ »  ne sont pas tous logés à la même enseigne, loin s’en faut ! A en croire des sources, généralement bien informées, il y a deux catégories de ministres au sein du même gouvernement  Talon . Ainsi, les cadres locaux élevés à la fonction ministérielle sont les seuls à percevoir les traitements rendus publics par le  garde des Sceaux Joseph Djogbenou. Des traitements qui ont connu une nette amélioration sous le président Yayi. Finie l’ère du président Soglo où les ministres gagnaient officiellement moins de 500.000f par mois. La deuxième catégorie est celle des Bceao Boys. Ce  sont généralement des personnalités ayant quitté leur poste à la Bceao ou dans les institutions similaires.  Ces derniers continuent de percevoir les   mêmes salaires que ceux qu’ils percevaient à leur précédent poste dans ses institutions. En vertu d’un accord signé avec les hauts responsables de l’institution monétaire multinationale.

Les Bceao Boys et les autres

Nos sources indiquent que le salaire mensuel  des ministres des gouvernements  Yayi  hier comme ceux de Talon aujourd’hui ayant précédemment occupé des postes à la Bceao avoisinerait la dizaine de millions. Cependant, le président Talon a ajouté à la catégorie des Bceao Boys et assimilés , celle des ministres de la diaspora ayant occupé de hautes fonctions soit à l’international, soit dans de grandes  multinationales, ce, au nom de « la chasse aux compétences ». Au sein du gouvernement Talon, quatre ministres sont concernés par ce traitement  salarial spécial accordé aux ex-Bceao Boys que sont les ministres d’Etat Abdoulaye Bio Tchané et Pascal Irénée Koupaki. Il s’agit de Romuald Wadagni, ministre de l’Economie et des Finances (ex-haut cadre du cabinet Deloitte, José Tonato, ministre du cadre de vie  précédemment en poste à la Banque africaine de développement, Jean-Claude Houssou, ministre de l’Energie et des mines ancien fonctionnaire de l’Energie de France(EDF), Aurélien Agbénonci, ministre des affaires étrangères , tout droit sorti du système des Nations Unies).

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Les mêmes sources nous apprennent que pour contenir ces charges salariales, le président Talon aurait négocié un fonds spécial avec son homologue français. Ce fonds, considéré comme prêt (sans intérêt), sera déduit des aides au développement allouées par les partenaires occidentaux au Bénin. Il reste à nous convaincre que les ministres «  Tchigan «  sont plus compétents techniquement que les ministres « Tchivi »   et  nous expliquer pourquoi le contribuable béninois est obligé de recourir à ces compétences supposées pour promouvoir le développement  de notre commune patrie

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