Bénin : l’administration judiciaire paralysée par une grève

L’appareil judiciaire béninois tourne au ralenti depuis ce mercredi 3 août 2016. Le Syndicat national des travailleurs de la Justice (Syntra-Justice) et le syndicat de l’ex-ministère chargé des relations avec les institutions (Syntra-Mcri) ont en effet mis à exécution leur mot d’ordre de grève de 48 heures. Mais ce mot d’ordre a été diversement suivi par les travailleurs.

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La cour d’appel bloquée

La motion de grève des deux syndicats sous la tutelle du ministre Joseph Djogbénou a été suivie presque à la lettre, notamment à la cour d’appel de Cotonou. Dans la matinée de ce mercredi, les bureaux étaient tous fermés et les rares usagers qui se sont déplacés pour diverses raisons, entre autres, pour faire légaliser des documents ou obtenir des casiers judiciaires n’ont pu se faire servir. Et ont été contraints de rebrousser chemin après avoir passé plusieurs heures à attendre en vain.

Tribunal de première instance au ralenti

Au niveau du Tribunal de première instance (Tpi) de Cotonou, la cessation de travail pendant deux jours s’est également fait ressentie mais de façon moindre qu’à la Cour d’appel. En effet, au Tpi de Cotonou, bien qu’ayant cours, les activités ont connu du retard dans le démarrage. Les usagers, comme à leur habitude, sont venus nombreux pour diverses opérations. Certains ont pu se faire facilement servir, notamment au niveau du dépôt de dossier pour la légalisation, de dossier pour l’établissement et autres.  Mais d’autres par contre, ont eu moins de chance et ont été simplement invités à attendre un certain temps avant de pouvoir se faire servir. « Je suis venu retirer pour le retrait de mon casier judiciaire. D’habitude, cela commence à 11 heures, mais il est l’heure depuis mais personne pour nous servir », a regretté un usager sous anonymat qui indique que la seule chose qui leur a été servie est « d’attendre ». Combien de temps, cela va-t-il durer ? On ne le sait. 

Une série de revendications

Les travailleurs membres du Syntra-Justice et du Syntra-Mcri ont déclenché le mot d’ordre de grève d’avertissement pour obtenir du Garde des Sceaux, la satisfaction d’une liste de revendications. Entre autres, l’adoption de l’avant-projet de décret portant statut particulier des personnels des services judicaires, la reprise avec l’implication des partenaires sociaux du décret portant attribution, organisations et fonctionnement (Aof) en ressortant dans la dénomination du nouveau ministère le volet relation avec les institutions, ou encore la réintégration dans l’organigramme du ministère des directions départementales. Les agents grévistes qui dénoncent le deux poids deux mesures du ministre de la Justice dans le traitement des agents du ministère réclament aussi la titularisation des agents recrutés depuis 2011, la création d’une école judicaire, ainsi que la correction des nominations illégales.  

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