L’Ambassade de Haïti sise à Cotonou, quartier Les Cocotiers, plie ses bagages. L’ambassadeur, Monsieur Jean Especa, présent au Bénin depuis une dizaine d’années, a notifié lundi dernier à son personnel la fin de la mission diplomatique du pays de Toussaint Louverture.
Seule et unique représentation sur l’ensemble de l’Afrique, cette ambassade devrait témoigner et entretenir les liens séculaires qui existent entre le Bénin et Haïti, mais à l’épreuve, elle s’est rendue compte que, malgré les efforts fournis par la diplomate haïtienne, le Bénin, à contrario, n’a pas manifesté beaucoup d’intérêt vis à vis de cette république sœur. Les échanges culturels qui devraient être le socle de cette relation ont peu prospéré, même si le Bénin a offert en 2010, après le séisme qui a secoué l’île, cent bourses aux étudiants de ce pays. Des étudiants ayant déjà effectué trois, quatre ou cinq ans d’études selon les spécialités et répartis depuis lors. Mais la fermeture de cette ambassade pose un nombre incalculable de questions: pourquoi la diplomatie béninoise a fait peu de cas de la réciprocité que commandent les relations d’Etat à Etat ?
Pourquoi le Bénin, contrairement à ce qu’avaient souhaité les autorités haïtiennes, n’a pas installé une chancellerie en bonne et due forme à Port aux Princes ? Et pourquoi les liens historiques, si évidents et si chers aux compatriotes du Roi Christophe n’ont pas été confortés par des initiatives béninoises plus soutenues ? Qu’adviendra-t-il du personnel de cette ambassade dont certains ont déjà cumulé plus de dix ans d’ancienneté ? On attend la réaction du Ministère des Affaires étrangères. Il semble que les autorités aient été mises devant le fait accompli, à moins que la sonnette d’alarme insuffisamment agitée par les Haïtiens, n’ait pas produit assez de bruit pour les faire réagir
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