Constitutionnalisation de la décentralisation : Soglo soutient Luc Gnacadja

L’ancien ministre de l’environnement Luc Gnacadja se fait, depuis quelques semaines, le chantre d’une proposition qui doit réjouir les maires. Il s’agit de la constitutionnalisation de la décentralisation. Après une tribune publiée sur le sujet en début de semaine, il a décidé de faire du lobbying autour. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré hier le président Nicéphore Soglo pour susciter son adhésion.

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Une idée, fut-elle géniale et pertinente, ne peut être concrétisée en action si elle ne reçoit le soutien de certaines personnalités politiques. C’est ce qu’a compris l’ancien ministre de l’Environnement Luc Gnacadja dans sa volonté de faire adopter dans les réformes en cours, la constitutionnalisation de la décentralisation. Hier, il était allé rendre visite au président Soglo pour solliciter son soutien dans la défense de cette initiative. Et ce choix n’est pas un hasard. Le président Soglo connaît les difficultés liées à la décentralisation pour avoir été maire de la ville de Cotonou pendant deux quinquennats.

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Flanqué de son collaborateur, Luc Gnacadja a exposé toute la pertinence de cette initiative au président. Selon lui, il faut dépasser le contenu de l’article 153 de la Constitution et consacrer le principe de subsidiarité dans la gouvernance publique. De façon concrète, il faut faire obligation à l’Exécutif de procéder par des budgets programmes triennaux et de faire le contrôle et l’évaluation à travers les contrats de performance à passer en début de chaque exercice budgétaire.

Il va plus loin et propose le vote d’une loi organique sur la gestion de l’administration pour mieux encadrer les relations entre l’administration nationale et les administrations locales par un mécanisme de transfert des compétences et des ressources. Le meilleur exemple dans ce domaine en Afrique aujourd’hui est le Rwanda. Cette décentralisation réussie a boosté le développement du pays dont l’Indice de développement humain (Idh) a été le plus élevé en Afrique ces dernières années. Dans ce pays, 35%  du budget de la santé est exécuté par les communes et 47% pour celui de l’éducation.

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« Le mandat unique exerce ici une sorte de tropisme qui a capté tout le monde. Pour ma part, ce n’est pas l’essentiel car ce débat apparaît comme une opération cosmétique qui consolide la « démocratie des élites » au détriment de celle populaire. Seules les réformes peuvent nous permettre de corriger ces tares. C’est mon espérance », a-t-il affirmé.

Pour le président Soglo, « l’autonomie financière est la préoccupation numéro un dans ce domaine ». Il fustige le principe d’unicité qui fait que les communes doivent convoyer toutes les taxes prélevées au niveau du gouvernement qui en dispose d’abord avant de penser aux communes après. « Ancrer la démocratie locale dans la Constitution est un problème central qu’il ne faut pas occulter », a souhaité le président Soglo

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