Graham town /Port Elisabeth: La 20ème édition de Highway Africa sur les chapeaux de roue

Comme annoncée dans notre édition  en ligne vendredi dernier reprise dans la parution de ce lundi, la grand- messe des journalistes du continent a  commencé  hier dimanche dans le grand auditorium de l’université de Grahamtown  co- organisatrice des assemblées de Highway Africa depuis 20 ans. 

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Les travaux en plénière aussi bien que dans les ateliers ont tourné autour de l’impact de l’internet sur l’exercice du métier de journaliste et la viabilité’ des entreprises de presse à l’ère de l’internet et des réseaux sociaux  (media sustainability inthe digital age). Quarante deux (42) pays du continent africain(anglophones pour la plupart ) ont répondu présents au rendez-vous de Hihgway Africa dans la petite localité de Grahamtown qui abrite l’école du journalisme de Rhodes University. 

La double problématique de l’impact d’internet, des réseaux sociaux sur le travail des acteurs des médias et celle d’en tirer profit pour faire évoluer la pratique du métier était au cœur de la plénière et des travaux en atelier d’hier. Déclinés en deux phases, les travaux se sont déroulés au pas de charge. La matinée a été consacrée aux traditionnels discours suivis des communications des spécialistes et autres chercheurs de la prestigieuse école de journalisme de l’université de Grahamtown, travaux suivis de débats parfois vifs . Dans la plupart des communications, il a été question de la démarcation nécessaire  entre « l’information » et le journalisme, comme le prouve l’exemple des bulletins de la météo. Le journalisme commence,  quand on s’interroge sur l’information livrée de manière brute par le bulletin de la météo, pour expliquer les raisons profondes des variations de température par exemple. Les réseaux sociaux animés par les citoyens ordinaires, d’un autre côté, donnent  des informations qui intéressent les journalistes. Cependant, le journalisme va au-delà des informations brutes diffusées en vrac, par les réseaux sociaux, les passe , pour ainsi dire , sur le tamis du traitement, avant de les mettre à la disposition du public, pour consommation. De ce point de vue, on peut affirmer que le journalisme n’a pas beaucoup varié au cours des âges mais aujourd’hui,  on ne peut balayer d’un revers de la main la masse d’information brute qu’apportent les réseaux sociaux.  C’est ce que semble résumer de manière imagée, le professeur Anthea Garman un des membres du panel des communicateurs « we wanted to  face, to understand , to embrace the digital ». Le développement fulgurant de l’industrie du numérique appelle en effet une réflexion profonde sur la pratique du métier de journaliste. Réflexion qui vient seulement de commencer ici en Afrique comme partout ailleurs dans le monde.

Viabilité

Les différentes communications des spécialistes ont déblayé la voix  aux travaux en atelier de l’après- midi. Quatre thèmes fondamentaux ont fait l’objet de débats animés : Le premier atelier s’est intéressé à faire  la différence entre l’information brute et ce que nos amis canadiens appellent «la nouvelle », c’est-à-dire « l’histoire » racontée par les professionnels des médias. L’autre grand atelier a traité de la grande question de la viabilité (media sustainability) des entreprises de presse à l’ère du tout numérique. Ici , trois panelistes : deux membres de la société civile de la Rdc (république démocratique du congo) et un autre du Mozambique ont fait part des conditions difficiles de travail des journalistes dans les pays en conflit et post-conflit comme la Rdc et le Mozambique. Lesquelles conditions rappellent étrangement celles vécues dans les pays francophones d’Afrique de l’ouest où les acteurs des medias sont tiraillés entre la précarité des conditions de vie et la conscience d’exercer un métier qui exige la vérité des faits. Le professeur Steve Kromberg de la Rhodes University, le quatrième panéliste spécialiste des réseaux sociaux a, pour sa part exploré toutes les voies qui  pourraient  contribuer à la rentabilisation des  entreprises de presse à l’ére du numérique. Vaste débat! La question de l’éthique dans l’espace numérique a préoccupé le troisième atelier. Quant au quatrième, sujet de grand intérêt pour les opérateurs de téléphonie  mobile, il avait pour thème : « le  cellulaire et les réponses d’urgences»(mobile phones and emergency response). La journée de lundi, la dernière des assises de Grahamtown , sera consacrée aux collectivités à la base (local government) , acteurs de la société civile et leur nécessaire collaboration avec les médias.

Vincent Foly (depuis Grahamstown Port Elisabeth)

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