Patrimoine béninois : Et si le gouvernement adoptait la politique du «connais-toi, toi-même» !

Au Bénin, le régime du Président Patrice Talon installé il y a quelques quatre mois, fait feu de tout bois pour valoriser le potentiel touristique de ce pays. Toute une batterie d’initiatives louables, mais il manque au chapitre une politique importante de développement du tourisme interne qui amènera les Béninois eux-mêmes à la découverte des merveilles de leur pays.

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Le Bénin à l’heure de la valorisation de son potentiel touristique. Plus que jamais, les autorités politiques du pays sont décidées à exploiter ses attraits touristiques qui constituent incontestablement sa richesse. S’étant engagé depuis la campagne électorale à faire du tourisme, un levier pour l’économie béninoise, l’homme d’affaires Patrice Talon devenu Président de la République et son gouvernement affichent véritablement un remarquable entrain à l’accomplissement de ce rêve. En quelques 4 mois à la tête du pays, cette volonté manifeste du Président Talon et son gouvernement s’est traduit par l’annonce de la création d’une Agence nationale des patrimoines et de développement du tourisme.

Il s’agit d’un « Etablissement public à caractère technique et scientifique, patrimonial et touristique de type spécifique » selon Pascal Irénée Koupaki, le ministre d’Etat béninois, secrétaire à la présidence. A la création de ladite agence s’ajoute l’annonce de la volonté de rapatrier au Bénin, « les trésors royaux d’Abomey emportés lors des conquêtes de novembre 1892 ».

Cela dit, un nouveau départ culturel et touristique prend corps au Bénin pour atteindre l’objectif du gouvernement qui selon M. Koupaki est d’« inventer un lien original entre patrimoine et tourisme, développer de grands projets structurant, rendre séduisante et authentique la destination du Bénin et créer des emplois et des richesses » puis « enfin, rayonner à l’international ».

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En attendant que les trésors ne reviennent sur le sol béninois, le gouvernement, à travers le ministère des Affaires Etrangères, a eu l’ingéniosité d’offrir un bain touristique aux membres du corps diplomatique accrédité au Bénin. Ils ont fait visiter à ces derniers des sites touristiques à Bohicon, Abomey et Ouidah  dans le sud du pays. L’objectif était de faire d’eux des mécènes de la destination Bénin auprès de leur pays respectif ; une idée louable. Mais, il manque au chapitre, un volet important sur lequel le gouvernement béninois ne s’affiche pas encore.

Lire Bénin : des mesures pour rapatrier les trésors royaux d’Abomey emportés en France

Connais-toi, toi-même

« Connais-toi, toi-même », cette injonction morale et épistémologique inscrite au frontispice du temple de Delphes que Socrate a repris à son compte renvoie souvent à une introspection de l’être humain lui-même appelé à d’abord se découvrir. Mais au-delà du champ du développement personnel, cette devise vaudrait bien son pesant d’or pour la dynamique d’un développement du tourisme au Bénin.

Il s’agirait alors d’une politique que le gouvernement béninois devrait adopter pour le développement du tourisme interne qui serait un grand appui pour un essor global. Cela consisterait à amener les Béninois à être les premiers à découvrir tout ce qui fait la beauté de leur pays afin qu’ils soient les premiers mécènes  de leur pays. Quand on sait que le tourisme se nourrit de la culture pour se développer, qui mieux que le Béninois pourrait parler des biens du Bénin à un étranger ? Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que tout étranger s’offre les services  d’un guide pour un séjour touristique dans un pays étranger.

Le but final d’une politique « Connais-toi, toi-même » touristique serait de faire des Béninois de potentiels guides pour ceux qui viendraient dans le pays. Aussi à l’ère du développement des tics, tout jeune béninois connaissant les attraits touristiques de son pays n’aura pas du mal à les vendre dans des échanges avec des amis d’autres pays du village planétaire qu’est devenu le monde avec les réseaux sociaux. Mais hélas ! le moins qu’on puisse dire, c’est que l’état des lieux, s’il y a besoin d’en parler, est déconcertant. Peu sont les Béninois qui ont l’habitude de prendre le plaisir de visiter les sites touristiques de leur pays. La situation d’année en année s’est considérablement aggravée. Alors qu’autrefois, les établissements scolaires étaient nombreux à organiser les excursions pour amener leurs apprenants à la découverte des merveilles de leur pays, le constat à présent, est attristant.

Résultat, des Béninois naissent dans les villes, y grandissent sans jamais connaître tel ou tel autre endroit chargé d’histoires. Et donc, dans des mémoires de Béninois, il n’y a pas une bribe de clichés sur des reliques du passé. La politique du « Connais-toi, toi-même » s’impose alors comme une prescription fondamentale. Cela consisterait aussi à faire des manuels scolaires, des vecteurs de communication sur les sites touristiques du pays. Le développement du tourisme ne sera donc pas que l’affaire du ministère de tutelle, mais une cause commune qui mobiliserait aussi bien les différents ministères de l’enseignement, que ceux des transports et de la décentralisation pour ne citer que ceux-ci. Au finish, le Bénin disposera d’un socle pour porter au pinacle son tourisme et son économie

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