La plupart des quartiers de villes de Cotonou présente un aspect délabré en raison des eaux usées qui sont souvent jetées sur les voies par la population. Cette dernière ignore comment traiter ses déchets et les déverses à même la voie publique. Cela cause beaucoup de soucis au peuple.
Les quartiers du Bénin sont jonchés de petits trous ou de marres de boues. Des flaques d’eaux et des restes de nourritures s’éparpillent ça et là. Il faut faire preuve de vigilance, quand on est à moto ou à pied, pour les éviter ; pour les conducteurs de voitures, c’est mission impossible. La cause majeure de ce phénomène est l’insouciance de certains habitants.
Nécessité ou habitude ?
La population jette des eaux usées sur la voie parce qu’ils ne savent pas comment les gérer. «Je vis dans une cour commune et la maison est cimentée, il n’y a nulle part où jeter les eaux sales alors on les jette sur la voie, c’est le seul moyen de s’en débarrasser » affirme Noé. D’autres encore le font par nécessité. « Le seul endroit où nous pouvons jeter l’eau, c’est dans la rue ; on ne peut pas les jeter dans la cour et il n’y a pas de caniveaux à proximité. Le problème c’est que la plupart des gens ignorent comment jeter l’eau de façon à ce qu’il n’y ait pas de trou et que l’eau ne stagne pas » ajoute Robert. Certaines personnes ignorent qu’il est possible de lancer les eaux usées au milieu de la route sans faire de trou et comment il faut procéder. Cette ignorance et les désagréments qu’elle engendre font souvent l’objet de querelles entre voisins.
Environnement, santé et relations humaines sont affectées
Le fait de jeter les eaux usées en plein milieu de la voie salit les quartiers et crée une atmosphère tendue entre les habitants d’un même quartier.
« Depuis des années, je me dispute avec mes voisins parce qu’ils jettent leurs eaux usées sur mon portail, la Von est toujours sale, leur devanture est dans un état lamentable, des fois les motos s’enfoncent dans la boue et maintenant ils veulent que ma devanture soit dans le même état, on ne peut pas aller prendre l’air dehors parce qu’il y a une odeur nauséabonde dans l’air » explique Irène.
Odeur fétide, marre de boue, discordes, autant de problèmes qui font le quotidien du peuple. Mais mis à part les impacts sur le cadre de vie et les relations sociales, la santé est également menacée par cette situation.
La présence des eaux usées dans les villes peut favoriser la présence de moustiques et la multiplication du taux de paludisme. Les microbes et les virus font de ce genre d’environnement leur havre de paix. Les petites maladies se succèdent et les enfants sont les plus touchés. Par ailleurs, c’est dans ces mêmes ruelles que les enfants jouent. Il arrive que des ballons se retrouvent dans les flaques d’eau ou de boues, les enfants les ramasses, s’essuient les mains sur leurs vêtements et continuent de jouer. Ce sont ces mains qui, sans être lavés, prennent des aliments pour consommation. La mauvaise gestion des eaux usées est un problème qui a des impacts sur toutes les couches de la population.
Les béninois qui vivent dans les quartiers où il y a des caniveaux, les habitants versent leurs eaux dans ceux-ci. Dans les quartiers où il n’y en as pas, ils les déversent n’importe où. Malgré les sensibilisations à la télévision et à la radio qui exhortent la population à composer un numéro pour joindre la police sanitaire et signaler toute pollution, le phénomène n’en demeure pas moins.
Le peuple béninois doit prendre conscience du problème et y remédier. Chaque maisonnée devrait avoir un puisard et envisager la possibilité d’y laisser les eaux usées. Dans le cas où cette solution ne serait pas envisageable pour tout le monde, il faudrait jeter les eaux usées de sorte qu’elles ne restent pas sur la voie. Il faut éviter de verser les eaux au même endroit, il faudrait les éparpiller au lieu de les verser et s’assurer que les restes de nourriture, les sachets et autres déchets aillent à la poubelle. Il faut tamiser les eaux avant de les verser. Le gouvernement doit également prendre ses responsabilités et venir en aide au peuple. La santé de tout un chacun en dépend.
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