Visite en Afrique centrale : Talon se rapproche du cercle «affectueux» de Yayi

Depuis ce lundi 08 août, l’actuel Chef d’Etat béninois séjourne en Afrique centrale. Il s’est d’abord rendu au Tchad puis au Congo Brazzaville, chez le Président Sassou-Nguesso, l’un des «grands frères» de son prédecesseur et ennemi intime, Thomas Boni Yayi.

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Encore du catimini! Comme c’est le cas depuis le 06 avril 2016, c’est par des informations non officielles publiées sur WhatsApp que les Béninois apprennent le voyage à l’extérieur de leur président. Ce lundi 08 août, Patrice Talon s’est rendu au Tchad, à la cérémonie d’investiture, pour un cinquième mandat consécutif, du président Idriss Déby Itno. Sur certaines images de l’événement publiées sur les réseaux sociaux, on remarque la présence de l’ancien chef d’Etat, Thomas Boni Yayi. Sur l’une d’elles, les deux hommes sont en pleine discussion ; dans une sorte de complicité sur un sujet assez grave. Visiblement pas encore rentré dans la peau d’ancien président, le prédécesseur de Patrice Talon était présent, très à l’aise, parmi les homologues encore en fonction. Selon certains commentaires, Thomas Boni Yayi était un invité personnel d’Idriss Déby Itno. Il se dit que l’accueil réservé à Boni Yayi était plus chaleureux que celui de l’actuel locataire de la Marina.

Après N’djaména, lundi 08 août, Patrice Talon s’est rendu au Congo Brazzaville, chez Denis Sassou-Nguesso qui totalise plus de trente années à la tête de son pays. Une occasion pour Sassou d’offrir à ses homologues béninois et burkinabé, une visite guidée de ses ranchs, à Oyo, une localité située à plus de 400 kilomètres de Brazzaville, la capitale. Selon certaines indiscrétions, ce séjour en Afrique centrale n’était pas dans l’agenda de la semaine du ‘’ruptureman’’. Il avait prévu se faire représenter par son ministre des Affaires Etrangères,  comme le 28 mai, lors de l’investiture de l’Equato-guinéen, Théodoro Obiang Nguema, bientôt quarante ans au pouvoir.

Mandat unique, relation intime

Plusieurs raisons expliqueraient ce manque d’engouement de l’ancien roi du coton à fréquenter les chefs d’Etat de l’Afrique centrale. La conception du pouvoir et la nature de leurs rapports avec son prédécesseur, entre autres.  Primo, chantre du mandat unique, Patrice Talon se sentirait certainement peu à l’aise en compagnie de ces dirigeants qui ne manquent de stratagèmes pour rallonger sans cesse leur séjour au pouvoir. Secundo, les rapports particuliers qu’entretiennent Yayi et ces chefs d’Etat. Durant ses dix ans de règne, le «partenaire» de Talon, devenu son ennemi intime, a réussi à tisser des relations «affectives» avec ses ex-pairs congolais et équato-guinéen. Dans un article publié en septembre 2013 lui, nos confrères de Jeune Afrique indiquaient que, méfiant de ses homologues Ouattara et Compaoré, l’ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad) préférait chercher «ses grands frères ailleurs». Notamment, «à Brazzaville et à Malabo, où Denis Sassou-Nguesso et Teodoro Obiang Nguema ne cachent pas l’affection qu’il a su leur inspirer.» Un moment au Bénin, à chacune des visites de Boni Yayi dans cette partie du continent, l’on ironisait sur le fait qu’il s’y rendait pour prendre des trucs et astuces sur la longévité au pouvoir. Lui qui était soupçonné d’une intention de révision opportuniste de la Constitution pour se garantir un troisième mandat présidentiel

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