Cos-Lepi au Bénin : Talon sur les traces de Yayi

Va t-on vers une répétition de l’histoire au Cos-Lépi?  Tout comme sous le régime défunt, le gouvernement Talon traîne les pas dans le décaissement des fonds au profit de cette structure chargée de la correction et l’actualisation du fichier électoral.

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Quelques semaines après l’élection des membres du bureau, le Cos-Lépi 2016 a entamé sa mission avec l’installation et la formation des membres des Commissions communales d’actualisation. Elle a débuté alors que le gouvernement n’a pas encore mis à disposition du Cos-Lépi, les ressources financières dont elle  a  besoin pour mener à bien sa mission de correction et d’actualisation du fichier électoral. «Le Gouvernement du Président Talon jouera sa partition pour que les flux financiers ou appui budgétaire arrivent en temps opportun », avait pourtant assuré le ministre Djogbénou le 19 septembre dernier lors d’une séance de travail au Cos. Près de deux semaines plus tard, le Cos-Lépi attend toujours les premiers décaissements. C’est du moins ce qu’a affirmé  son vice-président, le député Fcbe  Idrissou Bako hier sur l’émission matinale 5/7 de la télévision nationale (Ortb). Il a indiqué que le Cos-Lépi dispose déjà d’un budget. Mais il attend toujours la mise à disposition des moyens financiers par le gouvernement. Cette indisponibilité de ressources serait l’obstacle majeur du processus d’actualisation du fichier électoral. Déjà la semaine dernière, ce retard dans le décaissement des fonds au profit du Cos-Lépi avait fait la Une de quelques journaux.

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A l’étape actuelle, la situation du Cos Aguèmon sous Talon fait penser à celle des Cos Sacca Lafia et Augustin Ahouanvoebla –dans une moindre mesure- sous Boni Yayi. En 2014 et début 2015, cette question de ressources financières avait engendré un bras de fer entre le Cos-Lépi, dirigé par l’actuel ministre de l’intérieur Sacca Lafia et le gouvernement du président Boni Yayi. Ce tiraillement Cos-Lépi-Gouvernement sur fonds de coups bas politiques et politiciens avait, dans une certaine mesure, plongé le Bénin dans une impasse électorale. Globalement, l’opinion avait pris fait et cause pour le Cos. Etant donné l’achèvement de la correction de la Lépi était l’une des conditions de la tenue effective et à bonne date des législatives. Le Cos suivant, dirigé par le député Prd Augustin Ahouanvoébla, n’a pas connu autant de peines financières. Evidemment, un deal était en négociation entre le Prd et les Fcbe pour le soutien à la candidature du dernier premier ministre de Yayi, Lionel Zinsou. Néanmoins, pour diverses raisons, financières, politiques et de fonctionnement, les Cos Sacca Lafia et Ahouanvoebla ont achevé leur mission dans les conditions similaires ; en queue de poisson avec l’intervention de la Cour constitutionnelle.

Depuis son accession au pouvoir le 06 avril dernier, Patrice Talon s’est illustré par la rupture d’avec la méthode de gestion de son prédécesseur et ennemi intime Boni Yayi. Dans ce cadre, pendant ses premiers conseils des ministres, les décrets d’abrogation ou d’annulation de structures ou décisions hérités de Boni Yayi se sont enchaînés. Certains acquis du Yayisme sont remis en cause. Son style de gestion est diamétralement opposé à celui deTalon. L’homme s’est inscrit dans une logique de normalisation, à sa façon, de la gouvernance publique au sommet de l’Etat. Et pourtant, pour le moment, le vent de la rupture se fait désirer par le Cos-Lépi. Tout comme sous Yayi, le déblocage des ressources tarde. Au regard des deux expériences précédentes, le gouvernement devrait pouvoir épargner l’opinion de cette situation. Mais pour le moment, sur le décaissement au profit du Cos-Lépi, Talon est sur les traces de Yayi

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