A Domegbo, village de la commune d’Abomey-Calavi, les habitants font leurs besoins dans des trous à ciel ouvert. Malgré la sensibilisation des autorités, la population persiste dans cette pratique à risque.
Slip en main, dos tourné à la brousse, face à la route, un petit garçon, dix ans environ, est accroupi au bord d’un trou. Il sonne un peu plus de 7 heures ce 22 août 2016. Ses deux pieds écartés, tremblent. Mais il maintient toujours l’équilibre. Quelques minutes après, il se lève. Il se torche avec des feuilles de brousse, remet son slip et disparait. A Domegbo, village de l’arrondissement de Glo-Djigbé, dans la commune d’Abomey-Calavi, en lieu et place de toilettes construites, les habitants creusent des trous sur des parcelles non construites pour y faire leurs besoins. Enfants et adultes se comportent de la même manière. De forme rectangulaire, ils mesurent 15 à 20 mètres de profondeur. Certains sont couverts d’herbe en surface. Roger, la quarantaine, résident du village, en parle :« Nous creusons ces trous pour extraire du sable qui sert à fabriquer des briques et à faire des maisons en terre battue. Nousle faisons aussi pour avoir des puits et dépotoirs de tas d’ordures et de toilette.
Sensibilisation
Ces toilettes à ciel ouvert exposent la population à plusieurs dangers, selon le chef de village, Théophile Nougnihoun « une fois un habitant allait chercher une plante dans la brousse, raconte le chef de village. Par surprise,il s’est retrouvé dans le trou. Heureusement qu’il avait son portable sur lui, sinon il n’en serait pas sorti vivant. Certains ont même perdu la vie dans ces trous » Ils représentent des dangers aussi bien pour les hommes que les animaux. « mes porcs et cabris que j’élève sont tombés dans ce profond trou et sont morts», se lamente Justin un autre habitant du village. En plus, avec ces trous, la population s’expose à plusieurs périls sanitaires. Pierrette Tchokponhoue, infirmière, alerte : «Après les premières pluies ces trous seront remplis des têtards et quelques jours après les moustiques prendront place. Ce qui va engendrer le paludisme. Les enfants, avec leur curiosité, en s’amusant dans l’eau polluée, attraperontle choléra et les maladies hydriques.Par ailleurs, étant à proximité des habitations, les odeurs qu’ils dégagent peuvent rendre malade.»
Malgré les multiples actions de sensibilisation «La population ne veut pas abandonner cette pratique », se désole la première autorité du village qui continue de lancer un appel à un changement de comportement à ses administrés
