Lutte contre l’insécurité au Bénin : Solutions cosmétiques contre un problème sérieux

Impuissant face à la vague des braquages sanglants qui secouent le pays depuis plusieurs mois, le gouvernement Talon n’arrive toujours pas à trouver le remède. Et la dernière conférence de presse du ministre de l’intérieur Sacca Lafia en est l’illustration. Ses déclarations n’ont guère convaincu sur la pertinence des solutions proposées face à cette recrudescence de la criminalité.

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La sécurisation du territoire nationale et de ses habitants semblent filer entre les doigts du ministre Lafia. Après plus de cinq mois à la tête de ce département ministériel, on a de plus en plus de raisons de croire que Sacca Lafia n’est pas au bon endroit et ne semble pas se retrouver. En témoigne sa dernière sortie médiatique au cours de laquelle le ministre de l’intérieur a manqué de rassurer les Béninois. Alors que beaucoup de béninois attendaient du ministre des déclarations rassurantes et des propositions pertinentes, il a simplement choisi de faire du show médiatique. Si l’on s’en tient à ses déclarations, l’information la plus importante qu’il a faite c’est juste d’annoncer que les malfrats qui ont braqué tout récemment à Cotonou, surtout dans les supermarchés,   sont organisés en un gang de béninois et d’étrangers qui opèrent à moto. Si cela est l’information la plus importante de sa conférence, cela prouve bien que le ministre Lafia ne maitrise pas son sujet. A Cotonou et dans plusieurs grandes villes du pays où sévissent les braquages, c’est un secret de polichinelle que de dire que les braqueurs sont composés de béninois et d’étrangers et qu’ils interviennent à moto.

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Si les formations détenues par le ministre ne paraissent originales, il en est de même des solutions. Là aussi, le  ministre n’a fait que répéter des solutions maintes fois proposées : immatriculation des engins à deux roues, mise à disposition d’un numéro vert et une franche collaboration des populations. Il s’agit là des propositions maintes fois entendues que les braqueurs doivent eux-mêmes prendre à leurs comptes pour revoir leurs stratégies. Lorsqu’on est ministre de l’intérieur et qu’on est assisté des Dg de la police et de la gendarmerie au cours d’une conférence de presse, on doit donner des informations plus sérieuses. Ce qui inquiète le plus, c’est que les propositions du ministre ne permettent nullement de voir ses efforts faits par le gouvernement pour lutter contre l’insécurité. Depuis quelques années déjà, le mode opératoire des braqueurs n’a guère changé. Ils viennent souvent à moto, utilisent des armes pour braquer, ramassent les sous et s’en vont tranquillement. Pourtant, la police n’a pas réussi une seule fois à empêcher ce genre de braquage ou à aller anéantir les braqueurs sur les théâtres où ils se trouvent. Ceci est un la preuve de l’incapacité de la police à s’adapter aux nouvelles formes et aux défis de l’insécurité dans le pays. Que faire un gouvernement dans ce cas ? Doit-on continuer à rester bras croisé devant cette recrudescence en pleurnichant sur notre sort ? La police et tout le dispositif sécuritaire ainsi mis à mal ont leur honneur à sauver dans ce sens en montrant qu’ils ne sont pas faibles devant les malfrats mais que c’est le contraire.  Le gouvernement semble avoir opté pour la démission et laisse les béninois mourir tous les jours sous les tirs nourris de ces hors-la-loi. Depuis des années, les pays qui vivent les mêmes situations que nous ont travaillé à renforcer les contrôles au niveau de leurs frontières, à mettre en place un système de fichage des étrangers et des personnes suspectes et lutter contre la prolifération des armes légères et surtout à adapter les curricula de formation de leurs agents aux nouvelles formes de braquage. 

Ne pas procéder ainsi, c’est choisir de sacrifier les béninois sur l’autel de l’amateurisme sécuritaire

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