Réuni en Conseil ordinaire des ministres ce mercredi 28 septembre, le gouvernement s’est penché sur plusieurs dossiers dont l’autorisation de recrutement au profit du ministère de la Justice et celui de l’enseignement maternel et primaire.
Pour celui des auditeurs de justice, le président de l’Unamab dénonce, pour plusieurs raisons, un « concours projeté de manière cavalière ». « Le Conseil a autorisé le recrutement de 80 auditeurs de justice pour renforcer les effectifs des magistrats, greffiers et officiers de justice. Le Conseil a également autorisé le recrutement de trois mille six cent un (3601) enseignants de la maternelle et du primaire », a déclaré le ministre d’Etat, Secrétaire général à la présidence, Pascal Koupaki dans son point de presse d’après conseil. « Il y a un déficit dans le secteur judiciaire, a-t-il expliqué. Les différents scénarii qui ont été menés conduisent au recrutement dans l’immédiat, avant la fin de l’année 2016 de 80 auditeurs de justice qui iront à l’Enam pour leur formation.»
Aussitôt annoncé, le recrutement des 80 auditeurs de justice crée des grincements de dents. Dans un post sur sa page Facebook officielle dans la soirée d’hier, le président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) le téméraire Michel Adjaka hausse le ton. Ses réserves concernent la mise à l’écart de l’Unamab et la faible capacité de l’Enam qui ne peut fournir les conditions adéquates pour la formation de 80 auditeurs de justice en une vague. «Sur un sujet aussi important que crucial, il est malheureux que l’Unamab n’en soit informée que sur les réseaux sociaux alors que le Conseil des ministres était encore en délibération », a-t-il déploré. « Sur le nombre à recruter, a-t-il poursuivi, l’Enam ( Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature) n’a pas la capacité de former convenablement 80 auditeurs de justice. C’est se soucier peu de la qualité de la formation que de prétendre recruter une promotion de 80 auditeurs de justice. Je me battrai pour que ce concours projeté de manière cavalière ne jette pas de discrédit sur la magistrature et par ricochet la justice.»
Joint au téléphone par la rédaction de La Nouvelle Tribune, Michel Adjaka a confirmé le contenu de son post. Selon lui, avant de lancer un tel recrutement, le gouvernement devrait discuter avec les acteurs sur les conditions de formation des auditeurs de justice. Il informe que les années antérieures, le nombre d’auditeurs de justice recruté par vague n’excèdait pas 40. Cela se justifie par la capacité de formation de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature qui ne dispose que de deux groupes pédagogiques. « On peut échelonner le recrutement des auditeurs de justice sur plusieurs années, a-t-il préconisé. Avec 40 auditeurs par an, en 5 ans, ça nous fait 200 magistrats ».
Intégralité du post de Michel Adjaka
Ce qui était une rumeur est devenu une information officielle. En effet, le conseil des ministres vient d’autoriser le recrutement de 80 auditeurs de justice. Sur un sujet aussi important que crucial, il malheureux que l’UNAMAB n’en soit informée que sur les réseaux sociaux alors que le conseil des ministres était encore en délibération.
Sur le nombre à recruter, l’Enam n’a pas la capacité de former convenablement 80 auditeurs de justice. C’est se soucier peu de la qualité de la formation que de prétendre recruter une promotion de 80 auditeurs de justice. Mais aussi légal et souverain qu’il est loisible au gouvernement de recruter le nombre d’auditeurs de justice qu’il veut, il est aussi un devoir historique pour la magistrature d’éviter d’être une poubelle de cadres incapables. Le recrutement d’auditeurs de justice étant la première condition pour une indépendance individuelle assurée du magistrat, je me battrai pour que ce
concours projeté de manière cavalière ne jette pas de discrédit sur la magistrature et par ricochet la justice.
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