Restauration: Les demoiselles en rupture avec la cuisine à Cotonou

Souvent régulières voire abonnées dans des cafétérias, de jeunes demoiselles de Cotonou et Calavi ne cachent plus leur mal à faire la cuisine en dépit des conséquences que cela peut avoir sur leur vie future de couple.

Publicité

Cafétéria la Référence au quartier Gbodjè dans la commune d’Abomey-Calavi. Vingt-deux heures environ ; sept clients assis sur des tabourets autour de la table, cinq sont des filles. De cette cafétéria à celle appelée Le Bonheur bien animée à Aglouza carrefour(Cocotomey), on rencontre un grand nombre de filles. Elles sont six sur neuf clients comptés. Même constat à la cafétéria La Joie visitée quelques jours plus tôt à Agla, où chaque soir, de jeunes filles viennent régulièrement se restaurer. Du constat général, il ressort que de plus en plus de filles prennent leurs repas du soir dans les cafétérias. Approchée pour comprendre les causes de cette manière de vivre, Chimène M. une habituée, répond sans crier gare : «il faut préparer pour manger dit-on. Mais ce n’est pas une obligation et d’ailleurs, moi j’ai trop la paresse et la cuisine n’est pas ma spécialité». Une autre qui  a requis l’anonymat est aussi catégorique : « vraiment, faire la cuisine est très difficile et je n’ai pas le temps ». D’autres femmes interrogées sur le constat font savoir que l’une des raisons de cet état de chose est que les jeunes filles ne savent plus faire la cuisine.

«Les jeunes filles n’aiment plus perdre leur temps à s’acharner sur les travaux ménagers» constate Pélagie Badou, la quarantaine et vendeuse de  produits divers au quartier Vêdoko à Cotonou.

 Pour elle, c’est ce qui fait que ses jeunes sœurs ne maîtrisent pas les astuces et les rouages de la cuisine. Elle ajoute qu’«il y a aussi le fait que certains hommes ne donnent plus la possibilité aux jeunes filles  de savoir préparer à la maison en les conduisant la plupart du temps  dans des restaurants». Résultat, poursuit dame Pélagie, « au lieu d’aller à la cuisine pour concocter un plat, les filles attendent tel ou tel homme pour aller acheter à manger ». Loin de la cuisine, dame Christelle Badé, retrouve les jeunes filles sur d’autres occupations. «Les jeunes filles d’aujourd’hui sont tout le temps concentrées sur les réseaux sociaux WhatsApp, Facebook…». Selon d’autres personnes interrogées, la responsabilité de cette situation incombe aux parents aisés qui préfèrent engager des domestiques pour les tâches ménagères dont la cuisine, laissant leurs filles loin de l’art culinaire, à la paresse et à la vie facile.

Des candidates aux problèmes conjugaux

Pourtant, le fait pour une jeune fille de ne pas savoir faire la cuisine peut avoir de graves répercussions sur sa future vie de  femme au foyer. Cela comme source de divorces enregistrés. «Aucun homme n’accepterait ce calvaire  puisque la femme qui ne sait pas préparer ne peut pas garder un foyer» jure David, gestionnaire d’un magasin. Le magasinier ajoute que «manger tout le temps au dehors affecte la santé». Alors, il invite les jeunes filles à se ressaisir en prenant conscience de l’importance de la cuisine dans la réussite de leur vie conjugale

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité