Manœuvres contre sa destitution: Karimou Souradjou pris au piège

Dans les manœuvres de se maintenir au pouvoir, le maire de Parakou Karimou Souradjou se fait prendre au piège. Lui qui avait  promis conduire à terme sans anicroche sa propre destitution se fait découvrir autrement. Mais mal lui a pris. Les évènements qui se sont succédé ne lui garantissent pas un avenir radieux.

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Le maire de la municipalité de Parakou, Karimou Souradjou, n’a pas tenu promesse. Au lendemain de la réception de la lettre de demande de destitution formulée par 19 conseillers, Karimou Souradjou a donné l’impression d’abdiquer. En effet et apparemment sous aucune pression, il déclarait le 31 août 2016, ce qui suit : « je prends acte de la demande de destitution formulée à mon encontre. ». Et d’ajouter que : « je m’engage à conduire jusqu’à terme le processus de la destitution. » Cette déclaration ne tendait qu’à faire endormir les conseillers frondeurs et l’esprit des administrés de la cité des Kobourou. Car, Karimou Souradjou n’a cessé de se débattre comme un poisson sorti de l’eau. Dès le 02 septembre, soit 48 heures seulement après ses déclarations,  il a multiplié les assauts pour se maintenir au pouvoir. Exactement comme son mentor Yayi Boni savait si bien le faire. Dans ce cadre, le jeune maire de Parakou dont les jours sont désormais comptés, a saisi le tribunal de première instance de première classe de Parakou à l’effet d’abord « d’annuler la signification de correspondance » à lui adressée par l’huissier Bertrand Comlan Togla, transmettant au maire la motion de destitution. Ensuite, le maire sollicite dans la même saisine « la suspension de la procédure de destitution ». Alors, question. Qui a contraint le maire Souradjou à prendre des engagements vis-à-vis de ses administrés en promettant de conduire à terme le processus de destitution ? Pense-t-il que dans un contexte où les 3 adjoints au maire ainsi que deux des trois chefs d’arrondissement sont signataires de sa destitution qu’il y avait un miracle de se tirer d’affaire ? L’honneur vaudrait qu’il respecte sa parole en soldat désarmé, pour conduire effectivement à terme le processus de la destitution à son encontre. Et ainsi, il aurait respecté sa parole.

Souradjou débouté par le tribunal

Comme un malheur n’arrive jamais seul, le conseiller juridique du maire l’a induit en erreur. La requête sollicitant d’une part « l’annuler la signification de correspondance » et d’autre part  « la suspension de la procédure de destitution», n’a pas été jugée irrecevable.

Le tribunal de première instance de Parakou, a rendu à la suite de l’examen de la requête une ordonnance de rejet. Le tribunal déclare que « l’annulation d’une signification de correspondance ne rentre pas dans les compétences du président du tribunal statuant en matière de requête sur pied. (…) qu’il y a lieu de rejeter cette demande». Par ailleurs, le tribunal de Parakou déclare que « la suspension de la procédure de destitution d’un élu local relève de la compétence du juge administratif. (…) qu’il y a lieu de rejeter cette demande. » A tous points de vue, le maire s’est donc trompé de juridiction dans le cadre de sa saisine. C’est un véritable camouflet pour le maire dont la conduite est calquée sur celle de Yayi Boni. L’on peut donc comprendre les raisons pour lesquelles le maire Souradjou est toujours dans de la communication à outrance qui masque son inefficacité à la tête de l’administration municipale. Depuis un an, il n’y eu aucun investissement d’envergure sur fonds propres.

Débauchage de conseillers

 L’autre manœuvre du maire a consisté à tenter des débauchages de conseillers depuis hier. A ce sujet, il a fait des promesses mirobolantes à certains conseillers signataires de la motion de destitution. 10 millions par ici 5 millions par là. « Le président Yayi Boni me demande de te remettre personnellement dix millions de francs », a-t-il lancé au téléphone à une conseillère que lui-même a traité de « Somba » il y a quelques mois seulement. Pour lui, les conseillers peuvent être achetés. Toute la nuit d’hier, le maire et ses sbires se sont lancés dans la chasse aux conseillers dissidents à qui ils promettent, millions par dizaine, terrains, marchés de dizaines de millions…Etc

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Une autre conseillère a été approchée également. L’un de ses éléments, Philippe (dont le nom est tu exprès) conduit les manœuvres. Il essayait de localiser ladite conseillère afin de lui transmettre une commission du Maire. Peine perdue, monsieur Philippe a essuyé un échec cuisant.

Mais, ce que le maire et ses envoyés ne savaient pas, c’est que les conseillers qu’il a tentés de débaucher l’ont enregistré avec leurs téléphones portables. Tous les dix neuf signataires sont munis de portables capables d’enregistrer les conversations. Tout ce que le maire et ses sbires ont dit a été totalement enregistré. Les conseillers en question comptent saisir la justice pour tentative de corruption. Le maire pourrait faire objet de procédure judiciaire à cet effet.

La décision du tribunal

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