Bénin : Amnesty international et Acat appellent au vote urgent du nouveau code pénal

La commémoration de la 14ème Journée mondiale contre la peine de mort hier, lundi 10 octobre 2016, a été marquée au Bénin, par une conférence-débat organisée par Acat-Bénin et Amnesty International Bénin à Cotonou et sanctionnée par un message de sensibilisation de l’opinion publique mais aussi et surtout d’appel aux autorités à divers niveaux sur des points précis.

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«Abolition de la peine de mort et la question de la sécurité nationale : où en est le Bénin ?». Tel est le thème autour duquel Acat-Bénin et Amnesty International Bénin ont célébré hier, la 14ème Journée mondiale contre la peine de mort. C’est à travers une conférence débat au siège de Amnesty International Bénin à Cotonou. L’objectif, selon le Président de Acat-Bénin, Pascal Zohoun, c’est de sensibiliser non seulement l’opinion publique et les autorités des pays qui n’ont pas encore aboli la peine de mort à faire le pas mais aussi celles des pays qui l’ont fait à ne jamais rebrousser chemin. Le tableau en matière de peine de mort dans le monde, en effet, est sombre d’après le Directeur de Amnesty International Bénin, Marcos Kikan qui relève que de 2014 à 2016, il y a 54% d’augmentation du taux de personnes exécutées dans le monde. Au Bénin, mentionne le conférencier, le consultant en droit constitutionnel Gilles Badet, l’insécurité que vit le Bénin amène les partisans de la peine de mort à privilégier les actes de vindicte populaire. Ceci, parce qu’ils ne font plus confiance ni à la police ni à la justice. Dans son développement du thème, le conférencier reconnaît que le Bénin a fait des progrès dans le processus d’abolition de la peine de mort mais toujours est-il que le Bénin ne dispose pas expressément d’une loi qui abolit définitivement cette peine. Il souligne que l’un des gros chantiers sur ce chemin, c’est le code pénal introduit à l’Assemblée nationale depuis une vingtaine d’années mais qui n’est toujours pas voté. C’est un des défis majeurs pour dire non à la peine de mort, à en croire le Directeur de Amnesty International Bénin. Pour dire non, il faut convaincre les députés à voter le code pénal sans délai. Egalement, il faut les convaincre à voter un code qui criminalise la torture et les expéditions extra judiciaires aussi bien par les agents publics que par la population. C’est à cela que Acat-Bénin et Amnesty International Bénin ont invité le législateur en urgence. En plus, elles plaident pour la commutation des peines des 14 condamnés actuellement à mort à la prison civile de Missérété. La journée a pris fin sur la signature d’un tableau de plaidoyer pour cette commutation.

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