Bénin : un artiste interroge la conscience des cadres alcooliques

Des cadres qui après de longues études deviennent des alcooliques inutiles à la nation. Cela est de nature inquiétante pour l’artiste Eric Mèdéda qui a suscité  le débat sur cette réalité samedi dernier dans une performance déambulatoire à la 4ème édition de la Nuit Blanche à l’Institut français du Bénin (Ifb) à Cotonou.

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Samedi dernier dans le jardin sis derrière la paillote de l’Institut français du Bénin à Cotonou. Deux bouteilles de Whisky, une bouteille de bière et un verre sur des livres posés sur un buffet autour duquel et à même le sol, une panoplie de publications de divers genres littéraires ainsi que des magazines. C’est une installation qui fait partie intégrante de la performance déambulatoire de l’artiste Eric Mèdéda à l’occasion de la 4ème édition de la Nuit Blanche.

Avec cette performance qui pourrait s’intituler « Entre livres et alcool », l’artiste met le doigt sur une plaie sociale dont on n’ose pas parler. Il s’agit du cas des cadres béninois qui finissent dans l’alcool et ne servent pas à grande chose dans l’administration publique. « La performance de ce soir touche  la  réalité chez nous… Il se trouve dans les bureaux, des cadres qui ne servent plus à rien.  Ils ne foutent plus rien. Ils  finissent autour d’un verre, d’un pot dans le bureau » se désole l’artiste montrant du doigt les bouteilles de Whisky au milieu des livres. Pour lui, certes les livres sont des réservoirs de savoirs, mais,  se demande-t-il, « est-ce que nos cadres y ont puisé le nécessaire pour servir le peuple ? Ou ils ont puisé le nécessaire pour s’enfermer dans leur égo ? ».  Face à ce qu’il vit comme une grande désolation préjudiciable à son pays, Eric Mèdéda ironise et se demande s’il ne  faudrait pas faire le chemin inverse. « S’il faut étudier pendant de longues années pour finir dans l’alcool, ne vaudrait-il pas mieux de carrément commencer par là –l’alcool- pour devenir un grand homme demain ? » a-t-il lancé ajoutant « parce que paradoxalement, nous constatons que des années 80 jusqu’à aujourd’hui, c’est les tarés des classes qui ont émergé. Les super-premiers ont fini par se faire coincer ou mouler dans les réseaux de corruption pour empêcher le pays d’avancer ».

Fierté d’artiste

Comme ce dicton qui dit qu’aucun vendeur de beignet ne se fait de la contre-publicité, Eric Mèdéda estime qu’à la différence des cadres alcooliques, les artistes font la fierté de leur pays. « Vous prenez, 30% des artistes, ils n’ont pas été à l’école mais ce sont eux qui défendent la culture, qui défendent les couleurs de la nation » apprend-il fier d’être artiste. Sur ce, questionne-t-il à nouveau « en tant qu’artiste, je me demande où va mon peuple ? » avec les cadres alcooliques. D’eux, l’artiste attend « un peu de remise en question ».

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