Gouvernement pléthorique : premiers faux pas d’Ali Bongo II

Le changement promis par Ali Bongo n’est pas pour demain. Très attendue, la composition de son  premier gouvernement de son second septennat  obtenu à l’issue d’un chaos électoral fait froid dans le cœur.

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L’équipe gouvernementale livrée par le Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet  surprend par son  effectif plus que pléthorique.  Au total 40 ministres. Pour un pays dont la population n’est qu’une poignée comparativement à d’autres,  cette masse de ministres ressemble plus à un club de jouisseurs à la tête du Gabon. Le  chiffre 40, est tout aussi évocateur qu’il fait penser à « Ali Baba et les 40 voleurs ».  Le Gabon sorti d’une élection tumultueuse n’avait point besoin d’une mascarade de cette nature qui donne raison à ceux qui pensent que le système Bongo vieux de 50 ans n’a plus rien de potable à offrir aux Gabonais et qu’il faille balayer l’héritier   Ali et toute sa clique. Annoncé comme un gouvernement pour la concorde et l’apaisement, ce gouvernement n’en est visiblement pas un.  Avec un pseudo adversaire à la présidentielle et quelques deux opposants  dans les rangs, c’est une équipe gouvernementale constituée de ceux qui ont défendu becs et ongles ce que le malheureux Jean Ping appelle « coup d’Etat militaro- institutionnel ».

Des  supers et des sous ministres

Tout porte à croire que ce premier gouvernement d’Ali Bongo II est un gouvernement de remerciement. Quand on s’intéresse de près à la dénomination des portefeuilles ministérielles on découvre des ministères siamois ou avec des super-ministres et des sous-ministres. C’est le cas de  Lucienne Ogouwalanga Awore, « Ministre déléguée auprès du Ministre de l’Intérieur, chargée de la décentralisation et du développement local » et Irène Lindzondzo,  « Ministre déléguée auprès du Ministre de la Promotion des investissements privés, chargée du tourisme et de l’industrie ». Il y a au total onze « Ministres délégués auprès de ministres ». Avec une telle composition, très vite des querelles intestines vont surgir pour finir par avoir raison de ce gouvernement ou supers ministres et sous-ministres ne manqueront pas de se manger le nez.   

Et quand avec tout ça, Ali Bongo continue de dire sur Twitter « je travaillerai sans relâche pour le changement », on se demande pour qui il prend les Gabonais.

 

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