Insécurité au Bénin : Le député Justin Adjovi interpelle le gouvernement

L’insécurité grandissante dans nos grandes villes et dans les campagnes constitue un cas de conscience au Bénin. Tout ceci est corroboré par des actes de corruption qui sont monnaie courante avec des forces de sécurité sur les grands axes.

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Cette situation préoccupe à plus d’un titre l’honorable Justin Adjovi, qui, se fondant sur les dispositions de l’article 106 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, a adressé au gouvernement du nouveau départ, un certain nombre de questions pertinentes relatives à l’insécurité dans le pays sans oublier les cas de rançonnements fréquents sur nos grandes voies. Lire l’intégralité de la question orale avec débats posée au gouvernement

Question orale avec débats au gouvernement

(Article 106 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale)
Objet : Organisation préventive face à l’insécurité grandissante dans les villes et villages et la question de la corruption en République du Bénin à l’ère du nouveau départ.

A l’avènement du régime du Président Patrice Talon le 06 avril 2016, le gouvernement a entrepris plusieurs démarches tendant à réorganiser la sécurité des paisibles citoyens et a affiché une volonté de lutter contre la corruption et le détournement des deniers publics et ainsi mettre un terme à l’impunité.

A cet effet, la sécurité des personnes et des biens est au cœur des préoccupations gouvernementales. La recrudescence des braquages attribués à tort ou à raison à la suppression des postes de contrôle sur les axes routiers a induit la prise d’un certain nombre de mesures. C’est ainsi que le relevé du Conseil des ministres en date du 18 mai 2016 mentionne l’imminente mise en œuvre d’un plan de sécurisation des villes et campagnes. Cette opération dénommée « Mamba » qui émane des ministères de la défense et de la sécurité vise la mutualisation des moyens au niveau des forces de défense et de sécurité. Cette solution qui n’a rien d’inédit fait plutôt songer à un plan similaire à l’actif du précédent régime.

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Lire Lutte contre les rançonnements policiers : Les failles d’une disposition difficile à appliquer

L’opération « Djakpata », puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a été lancée en 2013 à cor et à cri, elle a scellé pendant quelques semaines le pacte d’une collaboration voulue féconde entre les forces de défense et de sécurité. Après quelques actions dont le démantèlement d’une poignée de nids de gangsters, il n’y a plus rien eu. Tout doucement, cette parenthèse a été refermée comme si elle n’avait jamais existé. Les forces de sécurité sont reparties dans les casernes, les policiers et gendarmes aux abords des routes. Les hors-la-loi aux aguets ont repris du service avec de nouvelles stratégies d’attaques. En son temps, l’exhibition et le rançonnement étaient de mise. Les éléments mobilisés pour la mission n’avaient d’yeux que pour les jetons dont ils prenaient plaisir à dépouiller les populations au service desquelles ils sont. Les usagers de la route qui avaient la malchance de croiser ces patrouilles conjointes à une heure avancée de la nuit voyaient leurs poches allégées de leur contenu. Au bout du rouleau, les moyens déployés par le haut commandement militaire pour la réussite de cette manœuvre ont plutôt servi à intimider les populations, pendant que les malfrats, opéraient en toute tranquillité au nez et à la barbe des patrouilles.

Puisque le gouvernement a décidé de mener une lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes dans toutes les localités du pays en commençant par Cotonou et ses environs, il serait de bon ton pour le bien des populations que l’accent soit mis sur la traque des délinquants. Dissuader, anticiper et démanteler les actes d’agression, tel doit être le leitmotiv de l’opération « Mamba ».

A la faveur du Conseil des ministres du 29 juin 2016 et selon le relevé de ce Conseil, le gouvernement a décidé de la reconduction de l’opération « Mamba » face à la persistance de quelques poches de résistance dans certaines villes et sur les axes routiers de sécurisation en République du Bénin. Cette opération a vidé les unités de police et de gendarmerie de leur maigre effectif et on note une certaine inefficacité, en raison des derniers braquages qui ont été opérés de jour comme de nuit sans que les hors-la-loi ne soient inquiétés.

Ainsi, la représentation nationale s’empresse de savoir :

-Quels sont les résultats tangibles produits par l’opération « Mamba » depuis qu’elle a été lancée ?

-Quelle avancée on peut déjà noter entre la mise en œuvre de l’opération « Djakpata » et celle de « Mamba » ?

-Quelles sont les stratégies mises en place par le gouvernement pour éradiquer ce phénomène qui à notre avis défie l’intelligentsia de nos forces de sécurité ?

-Est-ce que les moyens nécessaires ont été mis à la disposition de ces vaillantes forces de sécurité pour l’accomplissement de leur mission républicaine, si nous savons tous que ces malfrats opèrent en plein jour avec des armes plus sophistiquées ?

-Qu’est-ce qui bloque les textes qui doivent normalement sortir les forces de sécurité publique de la précarité qui les obligent à tracasser la paisible population à tout moment au point d’en causer parfois des morts, étant à la recherche des miettes ?

-La Brigade économique et financière, aujourd’hui sous la Direction des affaires économiques et financières du Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique a commencé déjà par auditionner certains mis en cause dans les dossiers qui ont récemment fait l’objet d’audit (Segub par exemple), remplit-elle les conditions nécessaires pour le bon déroulement de ces procédures ? Ou, c’est dans son grand hall habituel où une dizaine d’inspecteurs sont réunis, que les auditions se déroulent sans aucun secret professionnel ?

-Comment est-ce que les chargés de ses divers dossiers sont traités par le gouvernement pour éviter au maximum que ces derniers soient corrompus ?

Etant dans la période des audits et de l’ouverture des grands dossiers d’Etat, quelles sont les dispositions que prend le gouvernement pour que les procédures se déroulent dans les normes ?

-Existe-t-il un fichier de recensement des anciens divorcés sociaux, toute catégorie confondue, relâchés par la justice ? Si oui, quel est le plan de leur préinsertion dans la société civile ?

Porto-Novo, le 28 octobre 2016-10-29

He Justin C. Adjovi

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