Déclaration de patrimoine : Talon et Houngbédji, deux mauvais exemples pour deux institutions

La loi N°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en république du Bénin a fait de la déclaration de patrimoine à l’entrée et à la sortie de service une exigence légale. Pourtant, les autorités actuelles du pays bafouent allègrement cette disposition légale.

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Le point fait par l’Autorité nationale de lutte contre la corruption(Anlc) le 31 août dernier ne rassure guère. Le Chef de l’Etat et le président de l’Assemblée nationale, sont tous passés à côté de cette disposition légale.

L’un des ministres du gouvernement Talon, un de ses proches lieutenants, prônait il y a quelques mois, alors qu’il ne rêvait pas d’être aussi fièrement entré en politique, la gouvernance par l’exemple. Selon ce concept, le bon exemple doit venir du chef qui ne doit pas que dire ce qui est bon mais faire et donner le bon exemple. Aujourd’hui au pouvoir, Patrice Talon n’arrive pas à s’inspirer de cette bonne pratique que son ministre vendait comme l’idéal gouvernemental. Allègrement, il piétine la loi en ce qui concerne la déclaration de patrimoine. Selon la loi N° 2011-20  du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en république du Bénin surtout en ses articles 3 et 10, les membres du gouvernement et des autres institutions de la république doivent faire la déclaration de leur patrimoine quinze jours suivant leur entrée en fonction. L’Anlc a fait de cette exigence une priorité au point de publier tous les semestres un rapport sur cela en s’inspirant des informations recueillies à la Chambre des comptes de la Cour suprême. Le dernier point fait le 31 août 2016, soit près de cinq mois après l’installation des nouvelles autorités au pouvoir est toujours inquiétant. Le Chef de l’Etat qui doit donner le bon exemple n’a pas encore fait sa déclaration. Idem pour neuf de ses ministres qui résistent toujours à l’application de cette décision. Le tableau peut bien paraître reluisant et meilleur que la situation présentée lors du dernier rapport où seulement quatre ministres étaient en règle mais le rapport demande de faire attention. En effet, aucun des ministres, parmi les deux qui l’ont fait, n’a pu le faire dans le délai requis des quinze jours. La situation est plus criarde à l’Assemblée nationale où le président et 77 autres députés boudent cette dispostion de la loi. Cette nouvelle tendance des nouvelles autorités du pays laissent entrevoir une volonté de se moquer  bien des lois de la république et surtout de gérer dans l’opacité. Selon des sources proches du pouvoir, le Chef de l’Etat  aurait affiché sa volonté de se conformer à cette exigence légale mais serait, dans confronté à d’énormes difficultés pour la procédure de déclaration. Une échappatoire commode  pour gérer dans l’opacité et créer la confusion sur son patrimoine après le départ du pouvoir. Si  le Chef de l’Etat  lui-même n’a pu le faire, il ne pourra guère contraindre ses ministres à  le faire. Ne dit-on pas que le poisson pourrit toujours par la tête ?

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