Suspension des associations estudiantines : déclaration du Parti communiste du Bénin

Elle continue de susciter une nouvelle réaction. La décision du gouvernement de la Rupture et du Nouveau départ relative à l’interdiction des activités des associations et organisations faîtières des étudiants continue de mobiliser les personnes, les centrales et confédérations syndicales et les partis politiques au nombre desquels le Parti communiste du Bénin (PCB).

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A travers une récente déclaration, le parti ayant à sa tête Professeur Philippe Noudjènoumè, s’est opposée à cette décision du gouvernement du Président Talon qui, selon le parti, est une « dérive inacceptable ». Lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration du PCB.

PARTI COMMUNISTE DU BENIN (PCB)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. : 97 68 88 73/97 98 35 65 – Site : www.la-flamme.org
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DECLARATION DU PCB
A PROPOS DE L’INTERDICTION DES ACTIVITES DES ASSOCIATIONS D’ETUDIANTS :
UNE DERIVE INACCEPTABLE !
Le mercredi 05 Octobre 2016, le peuple béninois a suivi avec grande surprise et étonnement, le compte rendu du Conseil des ministres annonçant l’interdiction des activités des associations estudiantines dans les universités nationales. Les réactions à cette mesure ne se sont pas fait attendre. Dans les heures qui ont suivi, l’Union Nationale des Scolaires et Etudiants du Bénin (UNSEB) ainsi que les autres syndicats d’étudiants ont exprimé leur rejet immédiat de ladite mesure. Puis ont suivi la Fédération des Syndicats des travailleurs des Finances (FESYNTRA-FINANCE), le Syndicat Autonome de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (SYNARES), l’Organisation pour la Défense des Droits de l’Homme et des Peuples (ODHP), la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB). L’UNAPEEB et l’UNSTB n’ont pas manqué à leur tour d’élever une vive protestation dans la clameur générale contre la mesure. La protestation du corps enseignant du supérieur – représenté par le SNES – s’est fait entendre par la voix de leur porte-parole Gaglozoun Alphonse à la rentrée universitaire solennelle intervenue sur le campus le vendredi 07 octobre. Toute la presse béninoise dans une merveilleuse unanimité a condamné la décision et exprimé sa désapprobation totale. Et pour marquer l’événement, l’UNSEB – dans sa section UAC – a organisé sous la direction de DEGBE Damien une Assemblée Générale de protestation le vendredi 07 sur le campus d’Abomey-Calavi. 
La réprobation est donc totale face à ce qui apparaît comme une attaque frontale contre le cœur de notre système démocratique instauré au prix de lourds sacrifices de fils et filles de ce pays : la liberté d’association ! En février 1974, le despote Mathieu Kérékou avait prononcé la dissolution de toutes les organisations de jeunesse représentée par la JUD, l’UGEED et le FACEEN et installé la Coopérative universitaire à sa solde. En juin 1975, ce fut le tour des travailleurs avec l’UNSTD dont le Secrétaire général démocratiquement élu par les travailleurs ADANLIN Timothée, fut destitué et remplacé par un membre du CC du Parti PRPB, Romain VILLON GUEZO. Le 27 avril 1985, le même despote Kérékou avait, avec presque les mêmes arguments que ceux avancés aujourd’hui, prononcé la dissolution de la coopérative universitaire des étudiants, réappropriée entre temps par les étudiants comme instrument de lutte. Tout cela constituait des atteintes grossières à la liberté d’association. Pour sa défense, pour la défense des libertés (dont la liberté d’association) des fils et filles de ce pays, suivant les paroles de notre hymne national, « ont su… livrer au prix du sang des combats éclatants ». Le peuple face au défi a recherché et trouvé les voies et moyens idoines pour faire face à la situation et vaincre la dictature armée. Des noms résonnent encore dans nos mémoires et sont toujours vénérés par notre peuple : Luc Togbaja, Akpokpo Glélé Rémy, Mama Yari Moussa etc. l’ont payé de leur vie. D’autres sont encore avec nous tels Baparapé Aboubakar, Sindété Denis, Waounwa Thérèse, Issifou Alassane, Osséni Agbétou, etc. Le Parti Communiste du Bénin peut se flatter d’avoir formé et couvé la plupart de tels braves citoyens.
Le Parti Communiste du Bénin ne comprend pas. Il ne comprend pas que l’on viole si grossièrement une liberté constitutionnelle consacrée. Est-ce à dire que les décisions scélérates des autorités rectorales d’exclusion pour cinq ans des étudiants et de blanchiment de l’année académique à la FLASH aient une inspiration gouvernementale ? L’on peut désormais se poser une telle question, au regard de l’arrogance et de l’assurance dont faisait montre le recteur Brice SINSIN.
Cette mesure est inacceptable, anticonstitutionnelle et non avenue. De toutes les façons notre peuple ne saurait accepter une telle dérive. Et comme par le passé, consentirait encore tous les sacrifices nécessaires pour la conjurer. Le Parti Communiste du Bénin félicite toutes les Organisations syndicales de travailleurs, d’étudiants, de la société civile, toutes les personnalités qui se sont déjà levées pour dire « halte là ! Plus jamais ça dans notre pays ». Il appelle à la mobilisation générale pour que la décision anticonstitutionnelle soit purement et simplement rapportée. Le Parti Communiste du Bénin comme toujours, se tient fermement à vos côtés pour le salut de la patrie.
Cotonou le 09 Octobre 2016
Le Parti Communiste du Bénin

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