Bénin: «La rupture est grippée» selon les syndicalistes

Comme annoncé depuis quelques, les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales sont montés au créneau dans l’après-midi de ce jeudi 20 octobre. Au menu de la conférence de presse, quatre points.

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Le décret interdisant les activités des associations et organisations faîtières des étudiants dans les quatre universités nationales, l’arrêté déchargeant 618 directeurs d’école de leurs fonctions, la décision de licenciement de 1045 agents contractuels du ministère de l’agriculture et les situations des transitaires et des paramédicaux en grève depuis quelques semaines. Lors de cette sortie médiatique, le secrétaire général de Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (COSI-Benin), Noël Chadare, a fait savoir que «la rupture, après six mois, est grippée» et qu’il faut vite l’aider à «dégager ses fosses nasales».Et, à en croire Noël Chadare, c’est qui justifie la sortie médiatique. Revenant aux sujets à l’ordre du jour, notamment au décret portant interdiction des activités des associations d’étudiants, les secrétaires généraux des centrales syndicales ont fermement condamné la décision gouvernementale.

«La décision du 5 octobre est inadmissible et totalement inacceptable », a souligné Désiré Semevo, 1er Secrétaire général adjoint de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (UNSTB). Pour le syndicaliste, c’est une fausse solution au problème de violence sur le campus d’Abomey-Calavi.

«La sagesse n’enseigne pas de casser le thermomètre pour faire baisser la fièvre », a indiqué Désiré Semevo qui invite le gouvernement à rapporter la décision. Cela, au risque de se mettre à dos les travailleurs qui «sont prêts à mener le combat».

S’agissant du déchargement des 618 directeurs d’école, les conférenciers estiment que c’est une décision grave. «Cette manière de décharger les directeurs est injuste et inappropriée» a jugé le Sg Todjinou de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB). «Est-ce qu’une évaluation a faite pour savoir si les directeurs d’école avaient tous les moyens pour réussir?», a interrogé Pascal Todjinou qui estime même que le gouvernement ne pouvait faire un bon jugement dans la mesure l’année scolaire avait débuté sous l’ancien régime.

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Préoccupés également par la situation des transitaires qui réclament sans succès le remboursement de leurs cautions déposées dans le cadre des véhicules d’occasion, les syndicalistes se sont offusqués contre ce qu’ils jugent être une «asphyxie des opérateurs économiques».

Rappelant le combat des centrales et confédérations syndicales pour l’avènement du régime de la Rupture, le Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin, Dieudonné Lokossou, est revenu sur le licenciement de 1045 agents au ministère de l’agriculture.

Pour le Sg Lokossou, «c’est une méchanceté gratuite envers des citoyens béninois».

Car, explique le syndicaliste, il y a une contre-vérité dans la décision. «Les agents concernés ne sont plus dans les liens des contractuels locaux», a indiqué le Sg de la Csa-Bénin qui invite le gouvernement à revoir sa copie afin d’éviter «tout débordement».
«On ne peut pas accepter la privation d’emplois», a prévenu Dieudonné Lokossou qui annonce une concertation pour la définition dans les jours à venir des actions de lutte.

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