Un an après son décès : Souvenirs vivaces du président «caméléon» Mathieu Kérékou

14 octobre 2015- 14 octobre 2016, un an déjà que Mathieu Kérékou, que le Président Mathieu Kérékou, l’homme qui a dirigé le Bénin pendant 27 ans au total a tiré sa révérence à l’âge de 82 ans. Dans l’esprit des Béninois approchés, à l’occasion de son premier anniversaire de décès, sont encore vivaces des souvenirs de l’homme encore appelé le Président « Caméléon ».

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Dans les rues de Cotonou ce jeudi 13 octobre à la veille de l’an un de la disparition du Président béninois Mathieu Kérékou, la population prend conscience de la fulgurance du temps. Pour des Béninois, c’était il y a à peine quelques jours que la nouvelle du décès du « père de la période révolutionnaire au Bénin» a frappé les esprits. Les sentiments sont aujourd’hui encore mitigés, mais chacun se souvient de ce qu’il a ressenti à l’annonce de cette « tragédie » selon Salifou Adamou, un trentenaire. « C’était un bon Président qui a cherché à instaurer la paix dans notre pays le Bénin et au vu de ce qu’il a fait pour ce pays, j’ai été triste d’apprendre son décès » confie-t-il. Dans le rang des personnes du troisième âge, la tristesse est encore vivace. Pour plusieurs séniors dont Ahinadjè Symphorien, « ce fut un véritable choc surtout que sa mort est survenue à la veille de l’élection présidentielle » de février-mars 2016.  Soutenant que Kérékou était un homme de paix, il dit avoir « eu peur » pour le pays. A la différence des adultes, les  plus jeunes sont moins sensibles à la disparition de celui qui est arrivé à la tête du Dahomey par un coup d’Etat en 1972 et qui a totalisé 27 ans de pouvoir. « C’était un vieux et il serait mort à un moment où à un autre donc moi ça ne m’a pas touché et en plus je ne le connaissais pas mais les adultes autour de moi ont été affectés » a dit Charles Tossou, élève en classe de terminale rencontrée dans son école.

Lire Bénin: documentaire « Mathieu Kérékou : témoignages des Burkinabè sur le Caméléon des temps »

Un président drôle

De Kérékou, jeunes et vieux gardent des souvenirs contrastés parfois drôle, parfois hargneux. Debout à l’ombre d’un manguier qui la protège du chaud soleil, Rolandia Sacramento, étudiante en année de licence, se souvient d’un « homme aux cheveux noirs avec une canne, vêtu d’une veste, la veste Mathieu Kérékou ». Elle se souvient de la boutade « les intellectuels tarés » que le Caméléon employait contre les  intellectuels improductifs de son pays. Le souvenir des personnes âgées est par contre beaucoup plus pondéré. Malgré les pages sombres du régime du Prpb, certains parlent d’un homme « intègre, rigoureux, dont le but a toujours été le bien être du pays dont il avait la charge, un homme qui a montré un comportement exemplaire en acceptant avec humilité les décisions prises lors de la Conférence nationale des forces vives de la Nation tenue le 28 Février 1990 et qui a donné le ton pour l’établissement de la démocratie au Bénin ». D’aucuns se souviennent des slogans révolutionnaires : « La révolution ou la mort », « Vive la révolution et la lutte continue », « A bas l’obscurantisme » et « A bas le régionalisme ».  Inhumé avec les honneurs de la  Nation dans sa ville de Natitingou dans le nord, l’illustre président reste cependant vivant avec le stade de l’amitié de Kouhounou rebaptisé Stade Général Mathieu Kérékou

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