Embrigadement des libertés : Talon pire que Yayi, selon Me Baparapé

L’actuel Président de la République, Patrice Talon, est pire que son prédécesseur Thomas Boni Yayi en matière de privation des libertés démocratiques chèrement acquises. C’est en tout cas l’avis du président de l’Organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples (ODHP), Me Aboubacar Baparapé.

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Procédant ce matin à la clôture de la « semaine des libertés » initiée par son organisation pour faire reculer le gouvernement au sujet de sa décision du 5 octobre dernier interdisant les activités des associations et organisations faîtières des étudiants, l’avocat a clairement laissé entendre que des Présidents Yayi et Talon, c’est le dernier qui a le plus grossièrement porté atteinte aux libertés démocratiques. « La violence de la répression Talon contre les libertés et les travailleurs licenciés à tour de bras en six (06) mois est largement au-dessus de ce qu’en dix (10) ans Yayi a pu faire contre les libertés », a estimé le président de l’ODHP.

La classe politique complice

L’avocat pense que cette « dérive dictatoriale », le régime de la Rupture et du Nouveau départ est soutenu par la classe politique. Il en veut pour preuve que l’attitude de cette dernière face à la décision d’interdiction des activités des associations et organisations faîtières des étudiants prise par le gouvernement lors du conseil des ministres du 5 octobre 2016. Depuis l’annonce de cette décision jugée « scélérate », la classe politique est restée muette. Et pour Me Aboubacar Baparapé, c’est un silence coupable.

« L’audience et le soutien que notre initiative- la semaine des libertés- a eu au sein de la population (…), tranche malheureusement avec le silence assourdissant et coupable de la classe politique qui, il y a un an prenait d’assaut le macadam, organisant des marches à n’en point finir pour, disait-on, dénoncer les dérives dictatoriales du régime Yayi et des FCBE (Forces cauris pour un Bénin émergent Ndlr) qui fouleraient au pied les libertés démocratiques », a accusé Me Baparapé.

Le défenseur des droits de l’homme va encore plus loin en indiquant que « notre classe politique (…) n’a cure des libertés tant qu’aucune télécommande ne lui envoie des ordres sonnants et trébuchants. Le mutisme qu’elle observe actuellement en dépit de la gravité de la mesure que, quelques rares députés ont condamné, tient à son attentisme gourmand, dans l’espoir de se voir gratifier par la télécommande de Paris aujourd’hui installée à la Marina d’un hypothétique poste juteux ». « C’est bien dommage pour notre pays et pour notre démocratie », s’est désolé Me Baparapé avant de rassurer : « mais avec ou sans elle, nous mènerons le combat pour la sauvegarde et la défense des libertés et des droits de l’homme ». Et pour ce combat, l’ODHP peut compter sur les centrales et confédérations syndicales qui l’ont assurée de leurs soutiens indéfectibles.

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