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Bénin : la force de nos habitudes

Par Franck Dossi
il y a 4 ans
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Nos habitudes sont des forces. Elles déterminent notre manière de penser, d’être et de nous comporter. Nos habitudes   sculptent notre personnalité. Nos habitudes nous façonnent aussi bien physiquement, mentalement que spirituellement.

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Nous, Béninois, avons un certain nombre d’habitudes. Elles nous sont propres, sans être, pour autant, des habitudes exclusivement béninoises. Elles nous aident à mieux nous cerner, à mieux nous connaître. “Fais-moi connaître tes habitudes et je te dirai quel type d’homme ou de femme tu es”. Voici un échantillon de nos habitudes.

L’habitude de tout remettre à Dieu, de tout faire dépendre de Dieu. La référence au Très-Haut n’est pas un mal en soi. Elle s’accorde avec notre vision du monde. Elle épouse notre conception des êtres et des choses. Pour le Béninois, Dieu est premier. Il tient une place primordiale. Mais, question : doit-on, pour autant, faire de Dieu l’être qui nous dédouane de tout, l’être qui abolit notre liberté et nous dénie toute responsabilité ? Répondons par un non sonore et sans réserve. Nous devons nous départir de l’habitude de faire de Dieu un paravent, un bouc émissaire. Arrêtons de nous cacher derrière Dieu. Nous sommes des êtres de liberté et de responsabilité, parce que des créatures libres et responsables.

L’habitude de croire qu’on peut gagner tout seul. Le Béninois étale, ici, son individualisme. Un individualisme outrancier qui l’incline à aimer jouer en solo. Il vous dira que c’est sur ce registre-là qu’il trouve son rythme, qu’il réveille ses talents, qu’il donne la pleine mesure de ses capacités. Il faut y voir les effets d’une méfiance historiquement justifiée, sociologiquement consolidée. En effet, le Béninois d’aujourd’hui, produit lointain de la traite négrière, flaire le danger partout et en tout. D’où la nécessité, pour lui, de savoir, comme il aime à le dire, où poser ses pieds, qui fréquenter, de qui accepter de boire ou de manger quelque chose. Pour ne pas avoir à s’embarrasser de tant de questions, le Béninois joue sa sécurité et sa réussite en s’imposant d’être tout seul. Ce qui fait de lui, au-delà des apparences, un solitaire endurci.

L’habitude du minimum ou la tendance à se contenter de peu. “Mon verre est petit, mais je bois dans mon verre”. Voilà   qui résume bien cette inclination bien béninoise au minimalisme. Ce qui confine, bien souvent, à un misérabilisme stoïquement assumé et héroïquement revendiqué. Gnonas Pedro, le grand artiste-musicien, ne disait pas autre chose :”Kpè inonduwo ko kpé mi”. Cette vision rabougrie et à ras-de-terre des choses dénote un manque notoire d’ambition. C’est le refus de prendre trop de risque, de s’aventurer trop loin. Surtout, pas de saut dans l’inconnu. L’on joue à fond les autruches, cet oiseau coureur qui, selon la légende, se cache la tête pour échapper au péril.

L’habitude des arrangements, en contrebande du droit et de la loi. Plutôt que de se ranger du côté du droit, on préfère s’engluer dans la boue des arrangements obscurs, mafieux. C’est comme si l’on choisissait les ténèbres contre la lumière du jour. Le conducteur d’un taxi-moto se sait en faute quand il enfourche son engin sans son casque de sécurité. N’empêche ! Il prendra le risque de tenter le diable. Il compte avant tout sur son pouvoir de négociation, sur sa capacité à compromettre et à se compromettre. Un autre fait : un concours est annoncé. Les règles du jeu sont fixées. Malgré tout, le Béninois s’investira davantage à explorer les couloirs obscurs de ce concours. Ce qui fait dire à nos parents de Porto-Novo : “Appui di wou bô”.  A savoir que les relations, les couloirs et coulisses d’un examen ont un pouvoir plus que magique.

L’habitude du retard. Pour l’immense majorité des Béninois, le retard, c’est la règle, c’est la norme. Ce qui fait de la ponctualité, l’exception. Cela donne bonne conscience. Car, selon une opinion répandue, être ponctuel, c’est comme si l’on cherchait à aller plus vite que son ombre, c’est refuser de prendre le temps de vivre. Car, pense-t-on, pour tout et en tout, il faut savoir donner du temps au temps. Ainsi dit et ainsi compris, on s’installe dans le retard, on se nourrit de retard, on vit de retard. Les chefs avant tout. Et tous les autres après tout. Au fait, quelle heure est-il ? Exactement l’heure de prendre une bonne résolution : être désormais à l’heure. En tout et partout

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