Vote à l’unanimité du budget 2017 : Coup d’essai, coup de maître pour Patrice Talon

Le vote du budget général de l’Etat exercice 2017  hier au parlement aura révélé un grand exploit de la part du gouvernement et une grande leçon pour la démocratie. Un grand exploit réalisé par le gouvernement de Patrice Talon.

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En effet, en fouillant la grille historique du parlement, on se rend compte que c’est pour la première fois, depuis 1990 qu’un vote du budget passe à l’unanimité. Même à ses temps forts, le feu président Mathieu Kérékou qui bénéficiait d’un grand capital d’estime et de soutien de la majorité du peuple et de la classe politique n’a pu, en dix ans, passé un de «  ses » budgets à l’unanimité à l’Assemblée nationale. A chaque fois, il y avait toujours quelques rebelles qui s’opposaient à son vote. Yayi aussi n’a pu réussir à faire passer son budget à l’unanimité et a été parfois même contraint à l’adopter par ordonnance. Mais voilà que Patrice Talon, encore dans ses balbutiements de début qui réalise l’exploit. Selon les informations qui émanent du Palais des gouverneurs, les députés ont été séduits par la qualité du document présenté. Les libellés des articles sont assez clairs, les projets pertinents, les chiffres raisonnables et les sources de financement bien précises. Quoi de plus pour séduire des députés accoutumés aux paperasses ennuyeuses, aux libellés confus et aux chiffres irréalistes. Quand en plus, tous ou ceux qui ont voulu, ont eu la possibilité de faire passer leurs amendements, il y a de quoi faire rêver les élus du peuple. En plus de la qualité du document présenté, le gouvernement s’est montré ouvert, conciliant, humble. Dans un monde avare en qualité morale comme la politique, les députés ne pouvaient avoir mieux.

La démocratie béninoise en tire aussi une grande leçon. On retient qu’on peut bien gouverner autrement, sans être obligé de courir éperdument derrière une majorité parlementaire et sans avoir à passer par des moyens peu orthodoxes pour faire passer sa volonté. On peut bien avoir le soutien des députés sans s’adonner aux achats de députés, aux kidnappings et aux menaces de toutes sortes sur leurs personnes afin de les adopter une consigne de vote. Talon n’a pas procédé ainsi. En tout cas, pas visiblement. On note qu’ici, il est possible d’avoir le soutien de tous les députés, fusent-ils de l’opposition, une fois que le projet à eux présenté arrive à les convaincre de sa pertinence. Ce rêve politique est permis. Sous réserve, de faire le débat sur le contenu réel du document, Talon entre dans l’histoire par cet exploit . Son coup d’essai a été un coup de maître

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