Affaire Banamè: Pourquoi le Gouvernement doit faire respecter l’Etat de droit

De violentes bagarres ont eu lieu le week-end dernier à Djimè-Abomey, entre les adeptes de Parfaite de Banamè, qui se fait appeler « Dieu » et les populations. Le bilan de cette énième bagarre entre affidés et non adeptes de la très curieuse sainte église de Banamè fait état perte en vies humaines, de blessés graves, de motos et véhicules brûlés, d’hommes femmes et enfants encore hospitalisés.

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Un énième fait grave au tableau des affidés de Sovidji à Banamè. Face à ces malheureuses déconvenues et sommés dans l’exercice de leurs prérogatives, le Commissaire Central et le Commandant Compagnie de la gendarmerie de la ville ont alors pris des dispositions sécuritaires ; actions qui se sont soldées par l’interpellation mardi soir, d’une bâchée transportant 26 adeptes de l’église, les « Daagbovis » armés de gourdins cloutés, de machettes aiguisées, de fusils artisanaux pourvus de munitions. Dans un support audio diffusé sur WhatsApp, « Daagbo », la principale responsable de ce groupe religieux a reconnu les 26 interpelés comme ses affidés.  Pis, elle a littéralement bafoué l’autorité de l’État et appelé ses adeptes à l’insurrection. Mais contre toute attente, le Conseil des ministres en date du mercredi 11 janvier 2017 a prononcé le relèvement pur et simple de leur poste, du Commissaire et du Commandant, avec décrochage pour 6 mois au motif de défaillances professionnelles ! En prime à cette pilule pénible à ingurgiter, une rumeur circule depuis hier soir, faisant état de ce que ces individus pris en flagrant délit de détention d’armes blanches et de fusils artisanaux, avec intention manifeste de nuire revendiquée par Parfaite de Banamè, auraient été relâchés et mis sous convocation.

Le Bénin est un Etat de droit et nul n’est au-dessus de la loi. Et pourtant, des individus animés d’intentions vengeresses, peuvent s’approvisionner et se munir d’armes sans que nul ne s’interroge sur la source. Nul ne sait si ces derniers ont été pris en charge dans une procédure visant à les présenter au Procureur de la République. Cerise sur le gâteau, les gradés qui les ont appréhendés ont été relevés de leur poste. Aucune version officielle des faits. A travers le point de presse du Conseil des ministres du 11 janvier, le gouvernement a fait laconiquement « observer que le principe de la laïcité suppose le respect mutuel des confessions religieuses ». Tout cela pose un énorme problème aux citoyens épris de paix et de justice. Est-ce la manifestation d’un État voyou où les dérives sont cautionnées et renforcées par des mesures prises en conseil des ministres ?

 L’insurrection, la rébellion et le port illégal d’armes ne sont plus des infractions en République du Bénin ? Tant de préoccupations qui taraudent aujourd’hui l’esprit des Béninois et qui méritent réponse de la part du régime.

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