Bénin: Bouleversements en vue dans la fonction publique

Evaluer, auditer, redéployer, renforcer…Le Conseil des ministres de ce mercredi 11 janvier 2017 a pris deux importantes mesures concernant l’administration publique béninoise. La première est relative à la situation des agents occasionnels et  autres reversés dans la Fonction publique en qualité d’agents contractuels de l’Etat et la seconde est un audit des effectifs de la fonction publique.

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Pour ce qui est de la seconde mesure, elle vise à « asseoir une véritable gestion prévisionnelle des emplois, des effectifs et des compétences.» Pour ce faire, le cabinet devraproposerau gouvernement « desapprochesdesolutions permettant le redéploiementdes agents, le renforcement del’employabilitédesagentsdansde nouvellesstructuresd’accueil, une meilleure adéquation profil-poste. »Les « irrégularités qui sont soupçonnées doivent être étayées par les conclusions de l’audit, a expliqué Pascal Koupaki. S’il se dégage, que les personnes ne sont pas aux bons endroits, on verra bien quel traitement on fera ; ça peut être le redéploiement ou le renforcement des capacités. Mais pour les irrégularités qui touchent aux conditions mêmes de reversement, on ne peut pas les tolérer .»oncernant la première mesure, selon les explications du ministre d’Etat, Pascal Koupaki, le gouvernement béninois avait procédé à partir de 2006 au reversement en qualité d’agents contractuels de l’Etat de plusieurs catégories d’agents. Il s’agit  des enseignants communautaires, des contractuels locaux recensés et reconnus par l’Etat,  des agents ˝mesures sociales˝,des agents contractuels des budgets-programmes,  des agents payés sur recettes hors budget et ceux recrutés par les partenaires au développement, des occasionnels payés sur les fonds spéciaux de juridictions, des agents ˝financements communautaires˝,les contractuels payés sur les projets, les stagiaires restés au service de l’administration au terme de leur période de stage de pré-insertion professionnelle et qui on tété redéployés. Effectués en marge des lois et des règlements fixant les modalités d’intégration de la fonction publique, ces reversements visaient à répondre au besoin de la fonction publique en ressources humaines.  Cependant, des missionsdevérificationont relevé plusieurs dysfonctionnements dans leur déroulement. Ces irrégularités sont notamment les faux diplômes et des faux certificats présentés par certains agents ainsi que des discordances de date d’une pièce à une autre.

« Ces dérapages ont fait porter l’effectif global des agents reversés à 35.000 au lieu d’une estimation initiale de 8000. Ce qui a fait significativement augmenter la masse salariale, dont l’évolution s’est décrochée de celle des recettes fiscales. », a relevé le Secrétaire général de la présidence. « Le Conseil a décidé de faire faire le suivi-évaluation de l’opération de reversement, en vue de clôturer définitivement cette opération qui aurait dû prendre fin ily aneuf ans,c’est- à-dire endécembre 2007 », a-t-il ensuite annoncé.

Les statistiques officielles avancées par le ministre d’Etat Pascal Koupaki indiquent que l’effectif de la fonction publique s’est accru de plus de 30 000 agents en dix ans ; passant de40 500 à73 000agentsde 2005 à 2015, avec notamment le reversement de plus de 30 000 personnes sans statut en agents contractuels de l’Etat. Néanmoins, ses besoins en effectifs subsistent. A titre d’exemple, a souligné le ministre Koupaki, « les besoins cumulés exprimés par 10 ministères pour la période 2016-2019, s’établissent à 110.765 agents à recruter »

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