Premières réactions publiques tendues entre le préfet Modeste Toboula et le maire Léhady Soglo sur les opérations de libération des espaces publics à Cotonou. Une mesure prise par le gouvernement du Nouveau Départ en vue d’assainir et d’embellir les principales villes béninoises.
Dans un communiqué en date du 22 janvier, abondamment relayé sur les réseaux sociaux, le préfet du département du Littoral informe qu’il lui est revenu « avec insistance que la direction des services techniques de la mairie de Cotonou adresse à certaines personnes des sommations de déguerpissement. Cette situation entraîne une confusion avec les opérations en cours conduites par la Préfecture. »
Dans son communiqué, Modeste Toboula rappelle que l’opération de déguerpissement est une initiative du gouvernement qui « dispose d’un calendrier bien défini en la matière. »
« La mise en œuvre de ce calendrier relève de la compétence du Ministre de Cadre de Vie et du Développement Durable représenté par le Préfet du Littoral sur son ressort territorial de compétence », précise-t-il avant de déduire que « toute sommation délivrée par la Mairie de Cotonou courant la durée des opérations en cours est nulle et de nul effet. »
«Le communiqué a parlé d’une manière générale mais de façon spécifique quel est le cas qui pourrait être cité ? Je ne vois pas. On attend de voir les cas qui pourraient être cités », a réagi le Secrétaire Général de la mairie de Cotonou, Raoul Faladé, ce lundi au micro de nos confrères d’Océan Fm. Il a indiqué que la Préfecture et la mairie ont déjà défini les modalités de conduite des opérations de déguerpissement, selon les prérogatives de chaque partie (Lire le communiqué et sa réaction ci-dessous).
« L’opération de libération des espaces publics, est trop sérieuse, trop importante pour qu’on passe du temps dans des querelles stériles », a répondu, dans la même journée, le Maire LéhadySoglo interpellé par les journalistes lors d’une de ses descentes sur le terrain dans le cadre du relogement des personnes expulsées des espaces publics. « Nous nous attelons à trouver la place aux sinistrés, a-t-il poursuivi. Je ne veux pas me lancer avec le préfet dans des échanges qui n’ont pas de tête. J’ai été élu pour transformer la ville de Cotonou et je m’emploie à cela. »
Communiqué de Presse de la Préfecture du Littoral
Le Préfet du département du littoral communique :
Il nous est revenu avec insistance que la Direction des Services Techniques de la mairie de Cotonou adresse à certaines personnes des sommations de déguerpissement. Cette situation entraîne une confusion avec les opérations en cours conduites par la Préfecture.
Le Préfet du département du Littoral rappelle que c’est le gouvernement qui a engagé les opérations et qui dispose d’un calendrier bien défini en la matière.
La mise en œuvre de ce calendrier relève de la compétence du Ministre de Cadre de Vie et du Développement Durable représenté par le Préfet du Littoral sur son ressort territorial de compétence.
*En conséquence, toute sommation délivrée par la Mairie de Cotonou courant la durée des opérations en cours est nulle et de nul effet.
Par ailleurs, contrairement aux messages véhiculés par les crieurs publics dans les quartiers, les opérations de libération de l’espace public dans les ruelles ne commencent pas demain à 06h. L’objectif que devrait recourir la communication des Ches quartiers est de sensibiliser les populations sur la non recolonisation des espaces publics déjà libérés et de porter à l’attention de conducteurs de taxi moto la décision relative à l’interdiction d’élire domicile sur leurs motos tous les soirs aux grands carrefours de Cotonou.
L’autorité préfectorale tient également à rappeler que les ruelles ne sont pas concernées par les opérations en cours. Toutefois, celles qui jouxtent les voies aménagées peuvent faire de libération au cas où elles constituent un nid d’insécurité.
Eu égard à tout ce qui précède, le Préfet du département du Littoral voudrait faire savoir que l’objectif de l’opération est d’améliorer le cadre de vie des populations de Cotonou et renforcer son potentiel pour une plus value sur l’économie locale et nationale. Ce n’est ni l’occasion de détruire le tissu social ou d’aller contre les intérêts des populations.
Pour une meilleure attractivité de la ville métropole, adoptons des comportements écocitoyens !!!
Fait à Cotonou, le 22 Janvier 2017
*Modeste S. TOBOULA*
Réaction de M. Raoul Faladé, Sg/mairie de Cotonou
« L’activité de sommation et de dégagement éventuel des occupants illégaux relève de la compétence du maire. C’est une activité régalienne ordinaire de la mairie de Cotonou. Toutefois, lorsque le gouvernement a mis en œuvre son opération de déguerpissement au plan national, le Préfet a saisi l’autorité municipale pour lui demander de lui faire périodiquement le point des opérations qu’on serait éventuellement amené à faire afin d’éviter tout amalgame. Je crois que régulièrement le programme de dégagement que nous on avait inscrit dans notre agenda, à chaque fois qu’on est prêt à opérer, on lui envoie quand même un point. Il n’y a même pas de confusion à faire pendant cette période. Parce que, les sommations que la ville délivre à des occupants illégaux, c’est suite à un certain nombre de constats, de plaintes. Donc ces occupants, dès lors qu’il est avéré qu’ils causent un certain nombre de désagréments aux riverains, la ville est bien obligée de leur envoyer des sommations, ne serait-ce pour leur dire : « vous êtes illégalement installés ».
Le communiqué en lui-même dit tout. Maintenant, si la mairie doit mener une activité ordinaire de dégagement, on avisera le moment venu. Le communiqué a parlé d’une manière générale mais de façon spécifique quel est le cas qui pourrait être cité ? Je ne vois pas. On attend de voir les cas qui pourraient être cités.(…)Que chacun reste dans son couloir et que chacun joue son rôle(…) »❒
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