Emmanuel Golou : «la mise en œuvre du PAG améliorera les conditions de vie des Béninois »

C’est une figure de la classe politique qu’on ne présente plus. Depuis 1990, il a occupé divers postes politiques comme ministre et député. Actuellement président du Psd et du comité Afrique de l’International Socialiste, il est le tout premier homme politique Béninois à rompre courageusement le silence après la présidentielle de mars 2016.

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Dans une interview qu’il nous a accordée, Emmanuel Golou aborde tous les sujets de l’actualité politique nationale et internationale. Au Benin : le Pag, l’affaire cocaïne et les relations entre Sébastien Ajavon et Patrice Talon,le vote du budget, la suspension des organes de presse etc Puis en Afrique et dans le monde ; la situation en Gambie et l’accession au pouvoir de Donald Trump aux Usa. Lisez plutôt !

Monsieur Emmanuel GOLOU, notre rédaction  vous souhaite une heureuse année de succès, de paix et de prospérité. Père de famille et responsable politique, avez-vous le sentiment que les béninois ont bien fêté ?

Emmanuel GOLOU : Avant de répondre à votre question, je voudrais d’abord présenter toutes mes condoléances à la  famille de notre cher et regretté camarade Théophile Montcho, Vice Président du parti, ancien ministre et à tous les militants pour cette énorme perte que nous venons d’enregistrer. Que l’âme de ce grand combattant repose en paix. Ensuite, je vous remercie pour vos vœux. Vous me permettrez, en retour, de vous formuler les miens de santé et de bonheur pour cette nouvelle année. Je souhaite la paix et la prospérité à vos familles respectives. Pour votre organe, je souhaite le courage et le succès pour l’année 2017. Pour faire court, je formule ces vœux pour toute la presse béninoise en particulier et pour le peuple béninois en général. J’espère avoir très prochainement d’autres occasions pour des vœux plus personnalisés. En ce qui me concerne, j’ai passé d’agréables moments de fête avec ma famille, mes proches et certains militants.

Mais, faut-il le reconnaitre que nous vivons des temps difficiles. Vous savez que nous n’avons pas nous tous la même conception de la fête. Le fils de paysans que je suis sait être sobre et se contenter de ce qu’il a. Et c’est la situation de la grande majorité de mes compatriotes. Je pense que comme moi, la majorité des Béninois a traversé ces moments de fête dans la sobriété imposée par les temps qui courent. Mais nous sommes capables et nous avons au Bénin les potentialités pour résorber cette crise et connaître demain, des moments meilleurs. Nous devons tous y travailler.

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C’est la première fête de fin d’année sous le régime du « Nouveau Départ », avez-vous constaté une différence ?

Les fêtes de fin d’année, dans notre culture et tradition, sont un moment unique de convivialité et de gaieté pour les familles. C’est possible que certains d’entre nous aient connu des difficultés pendant cette période. Ayons une pensée pour eux et implorons pour eux l’assistance de la providence. Pour revenir à votre question, notre souhait ardent est que ce moment de convivialité ne change pas en fonction des régimes. L’essentiel pour nos compatriotes, c’est de retrouver un instant de bonheur familial dans la paix et la tranquillité.

Emmanuel GOLOU, passons à l’objet principal de cet entretien : 9 mois après l’avènement du « Nouveau Départ », quelle lecture faites-vous de la situation socio-politique nationale ?

D’abord, il faut rappeler que dans le contexte des élections présidentielles de 2016, les Béninois dans une majorité confortable ont souhaité l’alternance et l’ont manifesté dans les urnes. Ensuite, il a une équivoque qu’il faut lever. En effet, le « nouveau départ » est le projet de société du candidat Patrice TALON. Ce projet, tel présenté aux Béninois, a obtenu 24% d’avis favorables  au premier tour. Il a fallu une grande coalition dite de la « RUPTURE » pour battre le candidat Lionel ZINSOU.  Donc, il me semble que les Béninois ont opté pour une « rupture » d’avec les pratiques de la gouvernance sous le régime défunt. Nous devons en tenir compte par respect aux Béninois. Enfin, le mandat est de cinq ans. Par conséquent, neuf mois paraissent trop courts pour faire une lecture crédible et objective de la situation. C’est vrai que dans les démocraties modernes, dès l’avènement d’un nouveau régime, il y a une tradition liée aux « cent premiers jours » et parfois aux « six premiers mois » de la gouvernance. Dans le contexte actuel, il sera plus aisé d’apprécier au regard du programme d’action du gouvernement qui a été récemment adopté en conseil des ministres et ensuite présenté aux Béninois.

Justement ! Le 16 décembre 2016, le gouvernement a présenté aux Béninois son PAG intitulé « Le Bénin Révélé »…êtes-vous satisfait de son contenu ?

A mon avis, ce n’est pas une affaire de satisfaction personnelle. Premièrement, il faut féliciter le gouvernement pour le travail de fond abattu. Le PAG est le document de politique programmatique élaboré après un diagnostic. En tant que document de référence, il va permettre aux Béninois de suivre les actions du gouvernement. Ensuite, c’est un constat que le PAG est très ambitieux au regard de la quantité et de la qualité des projets. Comme innovation, une grande partie des ressources sera mobilisée dans le secteur privé. C’est une option courageuse et j’en félicite le Chef de l’Etat. Je suis convaincu que sa mise en œuvre améliorera les conditions de vie des Béninois. Enfin, comme nous le savons, il ne suffit pas d’avoir un programme bien élaboré et très ambitieux. Le grand défi reste la mobilisation des ressources financières indispensables pour sa réussite. De même, il faut rester ouvert à toutes les forces vives de la nation notamment les partis politiques, la société civile, les communes, les partenaires sociaux, les Béninois de l’extérieur… qui peuvent et qui souhaitent accompagner le gouvernement pour la réalisation des projets. Nous ne devons pas perdre de vue que ce n’est pas pour la première fois qu’un gouvernement élabore un PAG ambitieux. Nous devons tirer les leçons des échecs passés pour aller plus loin. La particularité du « Bénin Révélé » réside dans le fait que le Président Patrice TALON a fait l’option d’impliquer le secteur privé. Pour que cette ambition soit réalisée, je pense qu’il nous faut refonder et réorienter notre économie. C’est pourquoi, je pense qu’il faut organiser une conférence nationale économique dont le but serait de mettre notre économie en harmonie avec  le PAG conçu par le gouvernement.

Votre parti le PSD, membre de l’alliance UN est dans la mouvance présidentielle : quel est votre degré d’implication dans la gouvernance actuelle ?

Effectivement, le PSD et ses militants participent à la mouvance présidentielle. Nous avons un accord parlementaire avec des forces politiques qui ont porté le président HOUNGBEDJI au perchoir en 2015. Cette majorité parlementaire appuie le Président Patrice TALON dans sa mission. Le PSD y participe avec ses trois députés et dans le cadre de l’alliance politique Union fait la Nation. C’est dans cette perspective que sur tous les projets de loi et les ratifications d’accords de prêt, nos parlementaires ont toujours exprimé notre position par leur vote favorable.

Après le vote du budget à l’unanimité, certains estiment que la démocratie est en danger : est-ce votre avis ?

Le vote du budget de l’Etat est une question partisane. C’est vrai. Mais, il s’agit de doter l’Etat des moyens pour son fonctionnement. Par expérience, les députés sont souvent guidés par cet esprit. Car personne n’a intérêt à ce que l’appareil étatique soit bloqué. Encore que ce n’est point une nouveauté car par le passé on a déjà connu des budgets adoptés à une large majorité par des tendances politiques antagonistes. Par ailleurs, je tiens à rappeler que sur la question de la nouvelle carte universitaire, j’ai pu noter qu’environ soixante-dix parlementaires, toute tendance confondue, ont donné de la voix au sein de l’hémicycle pour appeler à un consensus sur le sujet. C’est pour dire que, quand vraiment l’intérêt général est en cause, il y a toujours un sursaut patriotique au parlement. C’est l’histoire du parlement béninois. Elle pourrait ne pas changer de si tôt.

A titre personnel, êtes-vous satisfait du bilan de la gouvernance actuelle ?

Dès l’avènement du nouveau régime, le président a annoncé des réformes institutionnelles et politiques. La commission technique instituée à cet effet a déposé son rapport. On attend que le parlement soit saisi formellement de la mise en œuvre de ces réformes. Sur le plan économique, il y a un pas très important qui a été franchi par le vote de la loi sur le partenariat public privé. Ainsi, notre pays s’est doté d’un cadre juridique en cette matière. Il faut que le cadre juridique soit respecté et que le secteur privé béninois soit associé. Le PAG ambitionne de mobiliser 61% des ressources dans le secteur privé. C’est déjà un bon signe car si le secteur économique ne se porte pas mieux ce serait impossible de réaliser cette ambition. Enfin, en ce qui concerne le volet social, en tant que social-démocrate j’y suis très attaché. Nous défendons des valeurs que sont la démocratie, la liberté, la solidarité et la justice sociale. J’ai échangé avec certains responsables syndicaux qui sont inquiets des tendances à la remise en cause de certains acquis sociaux et démocratiques. Lorsque le pouvoir politique et le pouvoir économique sont concentrés dans les mains d’une seule personne, il est à souhaiter fortement qu’il y ait un sens élevé de discernement pouvant garantir un bon arbitrage entre l’intérêt général et l’intérêt privé. J’invite le gouvernement à engager et entretenir un dialogue franc et sincère avec les partenaires sociaux sur les questions relatives aux acquis sociaux et aux  libertés publiques.

Le 28 novembre 2016, la HAAC a décidé de suspendre 7 medias (six chaines de télévisions et une radio) : la liberté de presse est-elle en danger sous le « Nouveau Départ » ?

J’ai appris l’information par la presse. J’avoue que je ne connais pas le fond des dossiers. Vous convenez avec moi que je ne saurai apprécier les motivations d’une telle décision. Cependant, je suis bien placé pour affirmer que notre pays est considéré comme un modèle de démocratie dans la sous-région et sur le continent. Nous devons tout faire pour sauvegarder cette image. Ceci implique une presse responsable et une autorité de régulation qui applique les textes avec beaucoup de discernement. C’est tout ce que je peux dire pour l’instant.

On a l’impression que la HAAC a dans son viseur les medias qui critiquent vertement la gestion du nouveau régime……

J’ai lu le communiqué des professionnels des medias. Je n’ai pas eu le sentiment qu’ils dénoncent une main invisible du gouvernement. Nous sommes dans un Etat de droit. Il faut déférer devant la justice les questions de droit que soulève la décision de la HAAC. Les promoteurs des medias concernés et les associations professionnelles de la presse sont qualifiés pour le faire.  

Vous avez suivi comme tous nos compatriotes l’affaire de la cocaïne retrouvée dans un container de la société CAJAF/ COMON. Cette affaire pourrait créer (si ce n’est pas encore le cas) un climat délétère entre les hommes d’affaires et le régime du « Nouveau Départ » : quelle est votre impression ?

Nous avons déploré et condamné les relations tendues entre le président Boni YAYI et les hommes d’affaires en son temps. Le président TALON est mieux placé pour apprécier à sa juste valeur les conséquences d’une telle situation. Pour ma part, il est indispensable pour tout Etat de disposer d’un fleuron solide d’hommes d’affaires nationaux qui prospèrent tout en respectant les règles du jeu. Le patronat béninois devrait avoir un rôle très important à jouer dans les programmes de Partenariat Public-Privé. Sébastien AJAVON est reconduit à la tête du CNP pour 4 ans. J’espère que les deux personnalités, chacun dans son rôle et dans sa position, penseront aux intérêts supérieurs de la nation. Par rapport au climat délétère dont vous parlez, j’avoue que c’est vraiment déplorable, mais je reste optimiste et confiant pour notre pays. La tempête va passer. Le calme va revenir. J’ai espoir.

Mais on constate que la politique politicienne s’en mêle…..

En tant que responsables politiques, nous avons l’obligation de protéger les hommes d’affaires et de les accompagner. Le président Patrice TALON, homme d’affaires hier, est devenu le premier responsable politique de notre pays. Nous devons ensemble définir les orientations économiques stratégiques pour le pays et travailler à faire rentrer des capitaux étrangers pour améliorer les conditions de vie de nos populations. Tout cela dans le respect des principes de la bonne gouvernance et dans un partenariat transparent. Je l’ai déjà dit et martelé plusieurs fois, nous devons éviter, autant que faire se peut, les rapports incestueux entre les affaires et la gouvernance politique du pays. Nous sommes capables de travailler ensemble pour l’intérêt général.

Sébastien AJAVON s’est exprimé dans le journal français « Le Monde », en substance on retient que le divorce politique est consommé entre lui et le président de la République : est-ce votre impression aussi ?

C’est votre lecture. Je vous la concède. J’ai lu l’interview. Je retiens simplement que M. Sébastien AJAVON ne veut qu’une seule chose : que son honneur soit totalement lavé.

Est-ce possible une réconciliation entre les deux hommes ?

Il faut y travailler fortement.

Vous êtes très actif sur la scène politique internationale et régionale : est-ce une option ?

Je dirai c’est une responsabilité et non une option. Je préside le Comité Afrique de l’Internationale Socialiste. Je vous rappelle que l’IS est la plus grande organisation politique au monde. Nous sommes membres observateur de l’organisation des nations unies (ONU). Nous défendons les valeurs humaines que sont la démocratie, la liberté, la solidarité et la justice sociale au sein du concert des nations chaque fois qu’elles sont évoquées ou bafouées. D’ailleurs, je me félicite de la brillante élection de notre Camarade Antonio GUTERES, ancien président de l’internationale socialiste de 1999 à 2005, comme Secrétaire Générale de l’ONU. Je lui renouvelle  mes vœux de succès.

Selon vous, quel est l’état de la démocratie sur le continent africain ?

Je pense que la démocratie se porte relativement bien. Mais nous devons aller plus vite et plus loin. Surtout en ce qui concerne les élections libres et transparentes. Je constate que sur ce plan, notre continent a connu des élections très agitées dans certains pays dans lesquels, avouons-le, on a frôlé le pire.  Dans d’autres pays, les choses se sont relativement bien passées. Il faut aussi s’en féliciter.  Nous observons, au niveau du Comité Afrique de l’IS que je préside, particulièrement la situation en Gambie. Nous avons déjà donné de la voix en ce qui concerne la violation des droits humains dans ce pays. Nous soutenons la CEDEAO qui s’est véritablement engagée dans le dénouement de cette crise.

Restons à l’international si vous permettez…..Donald TRUMP prêtera serment le 20 janvier comme le 45e Président des Etats-Unis d’Amérique : l’IS est-elle inquiète ?

Absolument pas. Notre ambition n’est point de choisir les dirigeants à la place des peuples. Nous recherchons plutôt  les moyens et les mécanismes  qui favorisent une coopération en vue de promouvoir à travers le monde les valeurs que nous défendons.

Le peuple américain a élu démocratiquement son président. C’est vrai que certaines déclarations du candidat TRUMP durant la campagne ont pu choquer. Personnellement, je pense que son élection est un message envoyé à l’Amérique-latine et à l’Afrique. De façon pragmatique, son élection est le résultat d’un état des lieux de l’opinion américaine dominante. En effet, l’immigration, le nationalisme et le repli identitaire sont devenus un terreau fertile pour le « populisme politique ». En Europe, le « brexit » et l’élection présidentielle en Autriche en sont une illustration parfaite.

Etes-vous inquiet pour les Africains qui résident dans ces pays ?

Je suis préoccupé.  Car les déclarations de Donald TRUMP signifient que « les premiers émigrés veulent fermer la porte aux derniers ». Toutefois, notre continent doit se prendre en charge totalement. Nos Etats doivent travailler à créer des conditions d’épanouissement et de mieux être pour nos populations. C’est la seule solution pour lutter contre l’immigration clandestine des Africains, surtout les jeunes, vers l’occident.

Le débat sur le franc CFA agite à nouveau le continent, notamment les Etats ayant en partage cette monnaie dont le Bénin, notre pays : est-ce un débat légitime ?

En démocratie tous les débats sont légitimes. Et le débat sur le franc CFA, bien qu’il ne soit pas récent, reste lui aussi légitime.. Ce qui est nouveau, c’est qu’on a l’impression que c’est une préoccupation majeure pour la nouvelle génération qui, à mon avis, souhaite une rupture monétaire avec l’ancienne puissance coloniale. Est-ce que le regain de la question dans l’opinion n’est pas suffisant pour que les gouvernants actuels organisent un débat général de clarification de la situation ? Qu’importe l’issue de ce débat ?

Clôturons ce chapitre international par votre dernier votre visite d’octobre 2016 au Nigéria. De quoi s’agissait-il réellement ?

Sur mon initiative, j’ai rencontré à Abuja, le 5 octobre 2016 John Odigie OYEGUN, Chairman of APC, (All Progressists Congres), parti du Président BUHARI, membre de l’Internationale Socialiste. Une forte délégation du Parti est attendue à Cotonou très prochainement pour une grande réunion de travail et de coopération sur les problématiques concernant nos deux pays.  Cet agenda est très important pour nos militants et pour le Bénin. Sa réussite reste une préoccupation majeure pour le PSD. Mon objectif est de contribuer à la conception d’un partenariat politique gagnant-gagnant pour nos deux pays.

Parlons à présent de votre parti : comment se porte le PSD ?

Le PSD se porte à merveille et je suis très honoré d’être à sa tête. J’ai le soutien des militants, des sympathisants et des cadres et responsables à divers niveau des structures du parti. C’est une mission que j’assume avec hauteur et fierté.

Ah oui ! Mais certains parlent d’un grand vent de division qui souffle sur le parti, qu’en est-il ?

Je ne pense pas. Au-delà des sentiments et querelles de personnes qui sont des préoccupations sérieuses, le PSD se porte à merveille. Nous avons un projet commun, des convictions communes et le rêve d’un Bénin meilleur en commun. C’est le plus important à mon avis. Les élections sont terminées. Le parti doit être réorganisé et réorienté. Nous devons prendre part au débat public et animé la vie politique nationale. Dans le même temps, il faut redynamiser les structures de base. Dans cette perspective, en ce qui concerne les réformes politiques, le PSD a formulé des propositions adressées à la commission des réformes politiques et institutionnelles créée par le Chef de l’Etat. Aussi, après avoir organisé les 23 et 24 juillet « les journées de réflexions des jeunes cadres » du parti à Bohicon, le PSD projette une « rencontre thématique sur l’emploi des jeunes » pour le mois de février. Le parti, à travers le processus de décentralisation, doit soutenir ses maires dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités.  Ces enjeux pour moi sont plus importants que les divisions dont vous parlez.

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