Bénin : Talon «exploitera le pays à son profit» par le PAG, selon la CPFG

Le Programme d’actions du gouvernement (PAG) révélé le 16 décembre dernier n’est pas de nature à permettre une relance durable de l’économie béninoise.

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Cela, nonobstant les effets positifs que sa mise en œuvre pourrait induire. C’est la conclusion à laquelle est parvenue la Convention patriotique des forces de gauche (CPFG) qui, à la faveur d’un point de presse dans la matinée de ce mercredi 18 janvier 2017 au siège du Parti communiste du Bénin, a passé au crible le PAG.

« Par le PAG, le gouvernement de Talon exploitera le pays, son potentiel et ses travailleurs, à son profit et au profit des financiers étrangers, tout comme le colonisateur l’avait fait. Notre pays, le Bénin sera exploité mais ne sera pas développé », a déclaré lors du point de presse Jean Kokou Zounon, Président de la sous-commission Plan et Statistique de la commission technique pluridisciplinaire de  gouvernance près la CPFG. Ceci, à en croire le conférencier, du fait des choix fondamentaux opérés par le gouvernement pour le PAG.

Un programme « sans plan »

La première récrimination de la Convention contre le PAG, c’est l’absence d’une planification claire. « C’est un programme global sans plan », a relevé M. Zounon qui estime également le programme gouvernemental est un « prolongement du Programme d’ajustement structurel (PAS) » imposé au pays dans les années 1990 par les institutions de Bretton Wood  qui a été décrié. Le conférencier pense par ailleurs que le diagnostic fait par le gouvernement dans le PAG pose problème. Car, aux dires M. Zounon, « le diagnostic fait par le PAG ‘’Bénin révélé’’ ne nous révèle rien des causes ‘’des lents progrès, ainsi que des faiblesses notoires en matière d’efficacité, de transparence et de redevabilité ». Au contraire, soulignera-t-il, il occulte les caractéristiques essentielles économiques et sociales du Bénin.

Le processus d’élaboration du programme d’actions du gouvernement que la CPFG qualifie de « bureaucratique » n’est pas de nature à rassurer le conférencier qui craint que la mobilisation générale qui est fondamentale ne soit pas au rendez-vous.

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Le choix économique, l’autre récrimination

L’option économique du « tout privé et l’Etat minimum » à la base du PAG n’est en rien porteur d’un germe de développement socio-économique du pays. « Les réformes vont dans le sens de garantir le maximum aux investisseurs », pense le Président de la sous-commission Plan et statistique de la Convention pour qui « l’apport des investisseurs étrangers et du clan d’affaires autour du Président » aboutira « certainement et davantage à une saignée du peuple et du pays ». Aussi, Jean Kokou Zounon, déplore-t-il l’absence d’ambition pour l’industrialisation du pays. Selon lui, à travers le PAG « on demeure dans le cadre du pacte colonial, exportateur de matières premières et marché de consommation de produits importés avec le Bénin considéré comme pays à « vocation agricole et de transit » ».

L’autre handicap à l’atteinte des objectifs du PAG selon la Convention patriotique des Forces de gauche, c’est la gouvernance. Cette dernière, aux dires de Jean Kokou Zounon, est de caractère autocratique avec la concentration aux mains du chef de l’Etat de la plupart des projets phares.

Des risques sur le financement  

Lors de la sortie médiatique, la CPFG a également fait savoir que de nombreux projets contenus dans le PAG sont encore à l’étape d’idée. « c’est maintenant que sont par exemple lancés les appels à manifestation pour les études techniques, économiques, environnementales de beaucoup de projets d’infrastructures- contournement de Cotonou, autoroute de Sèmè-Porto-Novo- », a révélé le conférencier qui souligne, par ailleurs, que l’option de financement prioritaire par le secteur privé ne garantit pas la mobilisation des ressources. 

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