Bénin: « Compassion » et « soutien » des confessions religieuses aux musulmans

A travers un communiqué en date du 02 février, le Cadre de concertation des autorités religieuses et morales au Bénin, condamne les événements survenus à la mosquée centrale de Cadjèhoun, le vendredi 20 janvier dernier dans le cadre de l’opération de libération des espaces publics.

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Ce creuset déplore des « dérapages » et  « amalgames ». Il présente ensuite « la compassion et le soutien des confessions religieuses à toute la communauté musulmane du Pays ». Lire ci-dessous le communiqué signé par Léandre Loko, rapporteur général du Comité technique du Cadre de concertation des Autorités Religieuses et Morales

COMMUNIQUE

CADRE DE CONCERTATION DES AUTORITES RELIGIEUSES ET MORALES

Le 20 janvier 2017, au moment où les fidèles s’apprêtaient pour leur prière du vendredi, la mosquée centrale de Cadjèhoun, en chantier, a fait l’objet d’une démonstration de déguerpissement brutal et humiliant, dans le cadre de l’exécution de la mesure de libération des espaces publics prise par le Gouvernement.

Le week-end du 29 janvier 2017, c’est le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et de la Législation qui monte au créneau pour affirmer, dans un message abondamment relayé par la presse, que « nos rues ne peuvent plus être exposées à l’expression de la foi » ; et cela, quelles que soient les confessions religieuses, musulmans, chrétiens, religions endogènes. Par ailleurs, le Ministre a clairement indiqué que la mesure d’interdiction concerne toutes les manifestations comme celles du chemin de croix, du Christ Roi, et autres.

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A lire Joseph Djogbénou : «nos rues ne peuvent plus être exposées à l’expression de la foi»

Prenant la mesure de la gravité de la situation, et sur l’initiative de l’Observatoire Chrétien Catholique de la Gouvernance, le Comité technique du Cadre de Concertation des Autorités Religieuses et Morales s’est réuni le mercredi 1er février 2017 pour s’informer de la portée de l’incident regrettable du 20 janvier 2017 et apprécier les déclarations du Ministre Joseph DJOGBENOU.  A l’unanimité de ses membres, le Comité  a déploré des dérapages et  amalgames, et présenté la compassion et le soutien des confessions religieuses à toute la communauté musulmane du Pays. En outre, le Comité attire l’attention des autorités politiques et administratives sur le choc profond produit sur l’ensemble des fidèles de toutes les confessions religieuses par ces actes.

Le Bénin est un pays de paix dans lequel la tolérance religieuse consacrée par nos traditions ancestrales, et la laïcité bien comprise de l’Etat, sont des valeurs garanties par notre Constitution du 11 décembre 1990, notamment en ses articles 23, 25 et 36. C’est pourquoi, il faut préserver ces acquis en évitant toute banalisation de nos confessions religieuses. On ne devrait donc pas, sous prétexte de libération de l’espace public et d’une certaine conception de la laïcité de l’Etat, tolérer des actes frisant l’humiliation d’une quelconque confession religieuse ni l’atteinte des libertés fondamentales des citoyens.

Que Dieu protège notre cher Pays, le Bénin, et le couvre de ses bénédictions! Amen !

Fait à Cotonou, le  02 février 2017

Pour le Comité technique du Cadre

de concertation des Autorités Religieuses et Morales

Léandre LOKO, rapporteur général

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