Natitingou : Un enseignant condamné à 18 mois d’emprisonnement pour homicide

Accusé d’ homicide involontaire sur son enfant Prudence Olihidé à Natitingou, Sylvain Olihidé a écopé hier jeudi de 18 mois d’emprisonnement ferme au terme de son jugement à la cour d’assises de Parakou.

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Enseignant de Français au Collège d’Enseignement Général 1 de Natitingou, il a entrepris lors des vacances de l’année 2015, de rehausser le niveau d’étude de son enfant Prudence en lecture avec des séances de répétition. Au cours des dites séances, l’enseignant administrait parfois des coups de chicottes à son enfant. Le vendredi 17 juillet 2015, lors d’une des séances, Sylvain Olihidé a porté des coups de main à la nuque de son enfant Prudence. Ce dernier poussa un cri et perdit connaissance. Il fut évacué au centre de santé Bakkita de Natitingou où il rendit l’âme le lendemain.

Appréhendé et inculpé pour coups mortels, Sylvain passa aux aveux . Le ministère public représenté par Nasser Michel Linsoussi a fait savoir à la cour après avoir examiné le dossier que le crime de coups mortels reproché à l’accusé est prévu et puni par l’article 309, alinéa 4 du code de procédure pénal. Selon l’avocat, les éléments constitutifs du crime à savoir l’élément légal, l’élément matériel, celui moral ou intentionnel sont réunis. Pour lui, il existe un lien de causalité entre les coups portés et le décès de l’enfant. Toutefois, il souligne que dans le cas d’espèce, l’infraction incriminée est un accident qui peut arriver à tout éducateur. Mais, pour lui, ce n’est pas une raison pour la non application de la loi. Ainsi, il déclare l’accusé coupable de crime de coups mortels et le condamne à la peine de 05 ans de réclusion criminelle.

Les deux (02) avocats de la défense de l’accusé ont respectivement plaidé pour amener la cour à accorder des circonstances atténuantes à leur client. Pour Me Roland Adjakou, aucune preuve formule ne prouve que la victime a reçu un coup à la nuque et des analyses conséquentes n’ont pas été faites pour diagnostiquer les causes réelles de la mort de l’enfant. Il a fait remarquer à la cour qu’un doute sérieux pèse sur la culpabilité de l’accusé. Il a demandé à la cour d’accorder une chance à l’accusé afin qu’il aille aider son épouse à garder le reste des enfants. Abondant dans le même sens, Me Aboubakar Baparapé a signifié à la cour que le but ultime visé par l’accusé en accompagnant son fils dans ses études est que ce dernier puisse être au pas en lecture, être à l’image de son père, bref un modèle pour ses jeunes frères mais le sort en a décidé autrement. Pour Me Baparapé, c’est un incident malheureux qui, faute de diligence de soins adéquat par les agents de santé s’est compliqué. Il a déploré l’échographie qui n’a pas été faite à cause de la négligence des agents de santé dans un contexte de week-end, l’absence d’autopsie pour desceller les causes réelles de la mort de l’enfant. Aux dires de ce dernier, il y a un doute au principal sur l’affaire de coups mortels.  Il a demandé à la cour d’acquitter son client au bénéfice de doute.

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La cour présidée par Edouard Ignace Gangy délibère et déclare-le nommé Sylvain Olihidé coupable d’avoir involontairement commis un homicide sur la personne de Prudence Olihidé et le condamne à 18 mois d’emprisonnement ferme.  

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