Reprise de Bénin Marina Hôtel : Talon règle ses comptes avec Rodriguez

Au cours du conseil des ministres du mercredi 15 février 2017, le gouvernement a pris la décision audacieuse de retourner le Bénin Marina Hôtel dans le giron de l’Etat.

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Si cette décision du gouvernement vient comme une réponse à la doléance des travailleurs de la maison, ce n’en est pas moins une vindicte politique du président de la république contre un vieil adversaire qu’il a tout le temps combattu dans les affaires. 

Le conseil des ministres a pris une décision à forte dose d’audace. Sans trop de folklore, le gouvernement a pris la décision d’arracher quatre hôtels à leurs « propriétaires ». Il s’agit du Bénin Marina hôtel, de l’hôtel Croix du Sud, du Plm Alédjo et du Motel d’Abomey. Décision salutaire, dirait-on, puisqu’elle vient corroborer les souhaits émis ces derniers jours par les travailleurs du Bénin Marina Hôtel, qui ont appelé l’Etat au secours pour sauver ce complexe hôtelier mal géré.

La presse a en a fait grand écho, placardant à la une des tabloïds des titres appelant le gouvernement à faire la volonté émise par les travailleurs. Alors, on ne devrait plus être surpris de ce qui a suivi. Le gouvernement a froidement décidé d’arracher aux « propriétaires » de ces hôtels leurs joyaux, surfant abondamment sur les clauses des contrats de cession qui n’auraient pas été respectés.

Le cas du Bénin Marina Hôtel est le plus préoccupant du lot, pas parce qu’il est l’un des plus grands et prestigieux hôtels du pays, mais parce que dans le lot, c’est le seul vrai hôtel fonctionnel. L’hôtel Croix du Sud n’existe plus. Le site qui l’avait abrité, aux encablures du siège de l’ancien Conseil de l’entente, est occupé par de hautes herbes. Le Plm Alédjo abandonné pendant des années, a fini par devenir un bâtiment en ruine servant de refuge à quelques divorcés sociaux et des couples d’anonymes en quête de gite d’ébats. Le motel d’Abomey, comme son nom l’indique est un motel, et à différencier des trois autres. On s’étonne donc de voir le gouvernement mettre ces quatre « hôtels » dans le même panier, et leur désigner un même administrateur provisoire. A l’évidence, cet administrateur provisoire ne pourra administrer que le Bénin Marina Hôtel, le seul qui fonctionne encore. Amalgame, fait exprès est-on tenté de dire.

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Talon, Rodriguez, comme chien et chat

En effet, le Bénin Marina hôtel a été racheté en 2004 par Martin Rodriguez. C’est un homme d’affaires très prospère qui a fait fortune dans le coton comme Patrice Talon. Seulement, les deux hommes ne se sont jamais entendus

Pendant la dernière élection présidentielle, Martin Rodriguez avait fait plusieurs sorties médiatiques pour dénoncer les actes ignobles de l’actuel président dans les affaires.  Il a même décidé de faire de la politique, en créant  un parti dont le nom n’est qu’un piètre souvenir pour les  Béninois. Après, Martin Rodriguez revenu ponctuellement de l’exil, y est retourné en toute vitesse, craignant de se faire arrêter par le nouveau régime. De son exil, il n’a plus rien dit et on se demandait s’il n’avait pas abandonné le combat politique. Mais la trêve n’a été que de courte durée. Depuis quelques jours, un nouveau front s’ouvre entre les deux hommes, autour de la réquisition ou non de la « Marlan coton industrie », son usine d’égrenage de Nikki. Ceci a surement été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Paff, on ressort cette affaire vieille de 13 ans et très rapidement on arrache l’hôtel à son « indésirable propriétaire ». L’objectif est atteint puisque l’hôtel de Rodriguez ne lui appartient plus. Ceci n’est que la récompense de ses imprudentes déclarations, faites lors de la dernière élection présidentielle. Sur cela, beaucoup de Béninois ne sont pas dupes. C’est pour faire subtil et pour créer la confusion qu’on a associé au Bénin Marina Hôtel, des hôtels comme le Plm Alédjo et la Croix du sud. Ce dernier cas fait même marrer. Le gouvernement de Yayi avait lui-même pris la décision, lors de son Conseil des ministres du 28 décembre 2011, d’arracher l’hôtel à l’acquéreur libyen qui traînait les pas pour construire un autre hôtel. En somme, cette décision n’est que l’expression d’une vengeance contre un ancien adversaire et les actuels habillages ne pourront rien dissiper

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