Albert Tévoédjrè: «Aucun dirigeant politique […] n’approuvera, en l’état, le projet de Constitution»

Le Président de la République est tout à fait sincère dans sa volonté de revoir la loi fondamentale et de s’en tenir en ce qui le concerne à un mandat  de cinq ans.

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J’ai salué cette idée, cet engagement, dans l’explication de vote que j’ai offerte dans  « La Croix du Bénin » le 27 Mars 2016 immédiatement après le vote des populations. Cela,parce que l’Afrique a vraiment besoin d’une nouvelle vision des choses.  Le « deuxième « mandat  de Président en Afrique est souvent l’occasion de dérives conduisant aux autres extravagances. Je n’ai pas été plus loin. Je n’ai pas dit qu’il fallait pour cela « changer » la loi. On peut quitter la fonction présidentielle après cinq ans comme le fait actuellement François Hollande et créer un précédent  comme celui de Benoît XVI.

Historien de formation, je sais le poids d’un tel précédent. L’autre méthode, celle de la révision constitutionnelle exige   un parcours  à suivre rigoureusement : consulter largement,écouter attentivement et sincèrement ,persuader sûrement.A défaut de cela,  inutile de « bousculer » le monde comme dit Saka Fikara .Il faut simplement « tout ranger au placard » et reprendre le dossier  froidement  à un moment opportun t dans un cadre approprié.

Dans les circonstances actuelles , après les étonnements justifiés de Madame Soglo , la très lucide analyse de Joël Aivo , les prises de position de Marie-Elise Gbedo , Sylvain Akindes ,Daniel  Edah , Saka Ficara , Victor Topanou,Amegnisse et de nombreux autres (Sadikou Alao , Valentin  Djenontin,etc…), la création d’un Front de Sursaut Patriotique , les grognes  nocturnes et matinales des femmes  de nos marchés , après les réactions et  les « excuses » liées aux opérations de déguerpissement,  si enfin vient l’intelligence de percer quelques silences intentionnels  ou non, révélateurs cependant (Elisabeth Pognon, Maurice Glé-lè , Robert Dossou ..) je le prédis sereinement : quelques soient les dispositions prises pour maitriser l’accord des députés, aucun dirigeant politique crédible de ce pays n’approuvera, en l’état, le projet de Constitution actuellement  soumis à l’Assemblée Nationale. Je dis bien : AUCUN ! Aucun ne soutiendra le mépris des  forces vives de la nation par la suppression d’un trait de plume du Conseil Economique et Social.

Aucun ne soutiendra la confiscation « en urgence » de la signature du peuple et de l’Etat au profit d’UN SEUL  dans  l’ignorance des droits et obligations du Parlement seul habilité à donner AUTORISATION de ratifier conventions et traités. Aucun ne soutiendra le retour à un absolutisme royal déguisé. L’urgence est ailleurs : S’atteler  à  l’éradication de la misère du plus grand nombre. Conquérir ensemble «  le minimum social commun ».

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A la veille de la Conférence Nationale un cri Paulin Hountondji avait saisi tous les Béninois : «  N’ayons pas peur ! ». Nous n’avons pas eu peur et nous avons inventé la Conférence nationale souveraine. Privilégions aujourd’hui le discernement et le courage en politique etdans le précieux souvenir d’Isidore de Souza , Matthieu Kérékou ,Conceptia Ouinsou redécouvrons avec Nicéphore Soglo l’inestimable merveille  de « l’esprit de consensus national ». Alors , avec le Président de la République et tous nos responsables de tous bords et de toutes catégories.

Nous RETROUVERONS HUMBLEMENT LA PAIX ! « LA PAIX  PAR UN AUTRE CHEMIIN » !

Albert TEVOEDJRE (Frère Melchior)

Rapporteur général de la Conférence Nationale des forces vives de la Nation

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