Bénin : Les obstacles aux droits et devoirs de l’artiste

La deuxième causerie-débat de la saison II des Rencontres mensuelles de la culture (Rmc), comptant également pour la célébration hier de la journée mondiale du théâtre, s’est déroulée samedi 25 mars dernier au siège de la Fédération nationale de théâtre (Fenat) du Bénin à Cotonou, autour des droits et devoirs de l’artiste.

C’est en collaboration avec la Fédération nationale de théâtre (Fenat) du Bénin, que le «Forum culturel» du Bénin a tenu samedi 25 mars 2017 sa deuxième rencontre mensuelle de la saison. C’était au siège de la Fenat à Cotonou, autour du thème «Les droits et devoirs de l’artiste». Les échanges introduits par trois panélistes sont allés, sous la modération du metteur en scène, dramaturge et formateur Hermas Gbaguidi, au-delà d’une simple revue des droits et devoirs de l’artiste, pour aborder les obstacles à leur effectivité.
Dans son exposé liminaire, le Président de la Fenat, Pascal Wanou, indique que les droits et devoirs de l’artiste sont régis par des textes au plan international et international. De manière spécifique, il évoque le décret 2011-322 du 2 avril 2011 portant statut de l’artiste en République du Bénin, et également la règlementation de la maison de la l’artiste. Au nombre des droits, il cite le droit d’auteur, les droits voisins, le droit à un contrat de travail, à une rémunération, à la formation continue, à des espaces de création et de diffusion, à la sécurité sociale, aux allègements fiscaux, etc. Les devoirs à l’en croire sont entre autres, l’obligation d’éviter des actions de concurrence déloyale et d’atteinte à la concorde sociale, l’obligation de la déclaration de ses activités, etc. Pour le directeur de l’atelier Azo, Brice Bonou, le plus important, c’est que l’artiste connaisse d’abord ses devoirs et les respecte. «Ce n’est qu’en respectant ses devoirs qu’on réclame ses droits. Il faut que l’artiste soit conscient de ses devoirs, de son apport dans le développement. L’artiste ne doit pas être un plaisantin.», affirme-t-il. Pour résumer, le dramaturge-metteur en scène Ousmane Alédji, promoteur du Centre Artisttik Africa affirme: «Droits et devoirs oui, mais surtout liberté et responsabilité de l’artiste».

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Encore du chemin

«Le chemin est encore long», dira Brice Bonou pour l’effectivité de ces droits et devoirs de l’artiste au Bénin. Ceci, à l’en croire, à cause de l’inexistence de la maison de l’artiste au Bénin, entre autres. Mais à propos, le plasticien-comédien-metteur en scène Koffi Gahou informe de ce que les démarches pour la rédaction du statut de la maison de l’artiste sont en cours, et que la soumission aux artistes devait même se tenir la semaine passée, mais est reportée faute de moyens financiers. Il a rassuré d’un aboutissement heureux de ce projet.
« Le chemin est encore long » aussi à cause de la méconnaissance des textes par les artistes, et leur passivité. Il fait remarquer que ce statut de l’artiste en République du Bénin est encore peu connu des artistes eux mêmes. Aussi, ce texte ne garantit-t-il pas la sécurité aux artistes puisque ce n’est qu’un décret. Il va falloir poursuivre le combat jusqu’à légiférer ce statut. Sur ce champ de combat, les artistes ne sont pas encore présents, du moins c’est une minorité qui s’informe et s’engage, reconnaissent les trois panélistes. Ousmane Alédji en veut pour preuve reconnue par les autres panélistes, la faible présence des artistes à cette rencontre du samedi, moins d’une dizaine. «Les droits sont là et nous appartiennent. A nous de nous organiser pour les avoir. Les Pouvoirs publics n’octroient rien gratuitement ; il faut le réclamer.» ont-ils exhorté

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