« La Constitution du 11 décembre 1990 peut ne pas être révisée » selon le professeur Joël Aivo

Agrégé des facultés de Droit, et rapporteur de la commission Djogbénou, le professeur Joël Aivo s’est enfin prononcé sur la crise de la révision constitutionnelle qui a court actuellement au Bénin.

Publicité

« La constitution du 11 décembre 1990 est probablement l’une des meilleures constitutions sur le continent. C’est l’une des constitutions les mieux encrées dans la sociologie, dans l’histoire politique » c’est sur cette courte déclaration en forme de recadrage d’image que le professeur de droit a ouvert l’entretien qu’il a accordé ce dimanche à la station de radio Soleil fm.  «  La constitution du 11 décembre 1990, elle peut ne pas être révisée. Je pèse mes mots. Si elle n’est pas révisée, le Bénin ne court aucun péril, le Bénin ne court aucun danger, le Bénin n’est menacé par aucune crise majeure, qui si la constitution n’était pas révisée, projetterait le pays dans l’instabilité » martèle Joël Aivo, qui s’est demandé si la démocratie béninoise  a-t-elle  été  mauvaise du fait de  sa non révision ?

Sommes-nous devenus un model qui fait pitié aux yeux de nos voisins ? Notre pays a-t-il dégringolé du fait de sa démocratie ? La constitution du 11 décembre soutient l’hôte du « Grand rendez-vous » a apporté la paix, et le Bénin est stable politiquement et que les institutions malgré quelques dysfonctionnements fonctionnent plus ou moins harmonieusement. Toutefois, il a fait savoir que si la révision doit intervenir, qu’elle soit une révision sage, mesurée, chirurgicale, une révision clinique sur deux trois point du système qui permettrait de relancer la machine. Il se désole du fait qu’au plus haut niveau de l’Etat, la philosophie de la révision de la constitution est un peu banalisée.

« J’ai parfois le sentiment que réviser la constitution du Bénin est devenu un projet personnel, un défi personnel » a fait constater le Professeur Joël Aïvo qui évoque qu’au-delà un défi collectif, la révision est une œuvre qui doit avoir comme finalité de conforter, d’aménager et non de restructurer, de réécrire.

Le projet actuel est une autre constitution, ce n’est plus la constitution de 1990. « La réécriture  d’une constitution se mesure à l’aune des matières  et de la sensibilité des matières qui sont touchées » insiste l’invité qui soutient que le projet actuel est validé que nous changeons de système et de vie. La révision affecte 43 articles et supprime une institution de la République : le conseil économique et social.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité