Il est membre fondateur du FPI de Simone et Laurent Gbagbo. Il a été ministre (des Affaires Etrangères, 2000-2002) du premier gouvernement du Président Gbagbo. Aujourd’hui encore, Aboudramane Sangaré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, se présente comme un fidèle parmi les plus fidèles partisans de Gbagbo.
Et la passion de cet ancien ministre pour l’ex-président Ivoirien n’a pas pris une ride, comme en témoigne cette récente sortie médiatique au cours de laquelle il remet Pascal Affi N’guessan à sa place, adresse quelques claques au régime en place, tance la CPI (Cour Pénale Internationale) et met ce tribunal ‘‘partial et sélectif’’ en face de ses responsabilités. Pour Aboudramane Sangaré par exemple, ‘‘Le Procès de Laurent Gbagbo c’est l’honneur perdu de la CPI’’.
Morceaux choisis d’une prise de parole qui va déranger ceux qui n’ont pas la conscience tranquille à la CPI et perturber sérieusement le sommeil de certains à Abidjan…
Condition pour la réconciliation en Côte d’Ivoire : libérer Gbagbo ?
Six ans déjà que l’ancien président Laurent Gbagbo est dans les liens de la détention à la CPI. Et ce n’est qu’en janvier 2016 que son procès a véritablement commencé. Un début de procès qui a permis à l’opinion publique internationale de revoir à l’œuvre Laurent Gbagbo, toujours aussi courageux, toujours aussi combatif, toujours autant passionné de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique. Bref, ce Laurent Gbagbo qui a toujours su se reprendre chaque fois que tous pensaient que tout est fini pour lui ; ce Laurent Gbagbo qui ‘‘ne mourra jamais politiquement’’, analyse son tout premier ministre des Affaires Etrangères. Quand il jette un regard sur cette CPI et ses pratiques, Aboudramane Sangaré (AS) en vient à la conclusion que la Cpi est ‘‘Une arme diplomatique au service des grandes puissances…’’
Il ajoute que l’agenda de la CPI sur le cas Gbagbo a été conçu ‘‘pour permettre à leur champion de gouverner en toute impunité.’’ Quid de la réconciliation en Côte D’Ivoire ? La question lui arrache un sourire désabusé. Sa réponse est sans appel : ‘‘Laurent Gbagbo est le chainon manquant de la réconciliation en Côte d’Ivoire.’’ Pour AS comme pour de nombreux autres partisans restés fidèles à l’ancien président, tout retour à la normale en Côte d’Ivoire est subordonné à la libération du président du FPI Laurent Gbagbo et de son lieutenant Charles Blé Goudé.
Affi N’guessan et la CPI en prennent pour leur grade
Quand AS évoque le FPI et qu’on lui fait observer que le parti est actuellement dirigé par leur camarade Pascal Affi N’guessan, il en rit, cette fois de bon cœur. Pour AS, ‘‘Affi N’guessan dirige le FPI du pouvoir Ouattara’’, parce que, explique-t-il, ‘‘Le FPI, celui du peuple, a toujours pour président Laurent Gbagbo.’’ Pêle-mêle sur la crise post-électorale qui a secoué la Côte d’Ivoire et fait plus de trois mille morts, AS se désole de ce qu’il y ait eu par la suite ‘‘une partie prenante de la crise qui se pavane en Côte d’ivoire pendant qu’une seule partie est jugée à la CPI’’. Une situation qu’il juge avec gravité et arrive à la conclusion que cette justice est partiale et sélective. Avant d’enfoncer le clou : « Le procès de Laurent Gbagbo c’est l’honneur perdu de la CPI. » Fatou Bensouda appréciera. Mais cette sentence, pour sévère qu’elle soit, n’est pas irrémédiable, puisque Abouramane Sangaré ouvre une brèche et tend la main d’une possible repentance et indique même la ligne de conduite : « La Cpi ne peut retrouver sa crédibilité qu’en libérant le président Gbagbo et le ministre Blé Goudé.»
Prendre exemple sur Laurent Gbagbo…
Une fois qu’il a fait le tour de ces quelques questions, l’ancien ministre AS remonte l’histoire, comme pour rappeler à ceux qui auraient la mémoire courte qu’il y a eu des antécédents. Comme pour rappeler qu’il y a eu des situations similaires, quand Laurent Gbagbo était au pouvoir, et qu’il a dû tout accepter, parfois même se rabaisser, et permettre à Konan Bédié et Ouattara de revenir au pays ; toutes ces concessions et bien d’autres, juste pour rendre possible la réconciliation. Et AS s’interroge : « Pourquoi ce qui a été possible pour Bédié et Ouattara ne le serait pas pour Gbagbo ? » Question à qui de droit !
Quand vient le moment de se résumer, Aboudramane Sangaré est bref, précis, concis, sentencieux. Pour lui, concernant le procès de Gbagbo, « Le droit est dit ! » Et maintenant, la suite ? Tout est dit dans sa dernière phrase, mais il se reprend, pour mieux indiquer le chemin de la réconciliation véritable entre tous les enfants de Côte d’Ivoire : « Le droit a été dit…c’est la politique qui doit faire le reste… »
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