Bénin : La Cstb et la Fesyntra-Finance exigent le retrait des lois décriées

L’esplanade extérieure de l’Assemblée nationale était devenue pour la circonstance trop exigüe, pour contenir le flot de manifestants venus crier leur ras-le-bol contre les parlementaires de la 7è législature.

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Au premier rang, on pouvait noter la présence du secrétaire général de la Cstb, Paul Essé Iko, du secrétaire général de la Fesyntra-Finance, Laurent Mètognon, sans oublier Léonce Houngbadji, président du Plp (Parti pour la libération du peuple).

A tour de rôle, le président de la coordination nationale des comités de lutte des travailleurs des départements de l’ouémé et du plateau, les Sg de la Cstb et de la Fesyntra-Finance, ont pris la parole pour dénoncer et protester contre les propositions de lois qualifiées de scélérates, en cours d’étude au parlement. Le président de la République et le président de l’Assemblée nationale, n’ont pas été épargnés dans leurs propos.

Les manifestants exigent tous le retrait pur et simple des lois contestées. C’est à Sossoukpè Mathurine que l’honneur est revenu de lire la motion de protestation. Elle estime que les deux des propositions de lois à savoir la proposition de loi portant régime d’emploi des collaborateurs de l’Etat, et celle fixant les conditions et la procédure d’embauche et de placement de la main-d’œuvre , et de résiliation de contrat de travail en République du Bénin, visent la destruction pur et simple de la fonction publique. Désormais, les agents appelés « collaborateurs extérieurs » peuvent être recrutés et nommés en lieu et place des agents de l’Etat. Et ces « collaborateurs extérieurs » peuvent être des expatriés qui seront rémunérés hors grille, selon le contrat de collaboration ou le contrat de placement signé avec des sociétés privées agréées d’embauche et de placement. Autant de dispositions dénoncées dans les différentes propositions de lois actuellement en examen sur la table des députés.

Le directeur de cabinet de Houngbédji joue à l’apaisement

C’est le directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, Falilou Akadiri, assisté du secrétaire général administratif et du commandant militaire de l’institution parlementaire, qui a reçu la motion des centrales syndicales. En réponse à leurs préoccupations, le directeur de cabinet du président Houngbédji a d’entrée déclaré « vive la démocratie et vive la liberté ». Selon lui, si les députés sont élus c’est pour qu’ils travaillent. « Je voudrais vous dire qu’ils sont actuellement en train de travailler en session extraordinaire. Comprenez ici l’absence des députés, c’est parce que vous leur avez confié un travail… Je voudrais vous dire de faire confiance à tous les députés. Le président de l’Assemblée nationale n’a qu’une seule voix à l’Assemblée nationale, et chaque député n’a qu’une seule voix à l’Assemblée nationale. Les députés seront informés de ce que vous venez de dire ce matin et du reste, je vous prie de les laisser faire en toute âme et conscience… », a-t-il martelé❒

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Le Parlement et ses voies d’accès militarisées

Les protestants de la Cstb et de la Fesyntra-Finance n’ont pas eu assez de marges de manœuvre hier lors de leur sit-in de l’Assemblée nationale. D’une part, il était aisé de constater qu’une horde d’hommes en uniforme bien armé, veillait au grain sur l’esplanade extérieure de l’institution parlementaire, d’autre part, beaucoup de manifestants n’ont pas pu avoir accès au lieu puisque, des policiers et gendarmes postés sur les artères ceinturant l’Assemblée nationale, ont systématiquement interdit l’accès à certains manifestants qui seraient venus après. Mais, à en croire les propos du Sg Paul Essé Iko, malgré ce blocage, les manifestants ont pu atteindre le nombre de 5000 ; ce qu’il a qualifié de réussite totale de leur manifestation.

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