Décès de sa servante: Christelle Houndonougbo « accusée, mais pas coupable »

Dans un livre lancé ce lundi 13 mars 2017, l’ancienne Conseiller technique aux Sports du ministère de la Jeunesse et des Sports sous Boni Yayi, livre sa version des faits relatifs au décès dans des conditions floues de sa désormais défunte domestique.

Publicité

Puisse l’âme de Fati reposer en paix. Sept mois après le non-lieu du tribunal dans l’affaire qui lui a valu un séjour carcéral de trois mois, Christelle Houndonougbo donne sa version des faits. Cette affaire, c’est bien celle du décès dans des circonstances, de prime abord floues, de sa servante, début décembre 2012. Sa version, l’ancienne Conseiller technique aux Sports du ministère de la Jeunesse et des Sports sous Boni Yayi, la raconte dans un ouvrage de 140 pages lancé ce lundi 13 mars, à la salle bleue du Palais des congrès de Cotonou.

A la survenance de cet événement, plusieurs versions avaient circulé. L’une : pour une affaire de friandises disparues du réfrigérateur, Christelle Houndonougbo, nourrice de deux semaines, bat à mort sa domestique. L’autre : pour une affaire de friandises, et suite aux remontrances de sa patronne Christelle, la servante est retrouvée sans vie des heures plus tard. Que s’est-il donc réellement passé ? Mise sous mandat de dépôt pour homicide involontaire, la Conseiller technique aux sports du ministère de la Jeunesse et des sports au moment des faits, passe trois mois en détention préventive. Elle bénéficie de la liberté provisoire le 13 mars 2013. L’affaire suit son cours jusqu’en août 2016 où la justice béninoise conclut à un non-lieu. Christelle Houndonougbo, qui a toujours clamé son innocence, décide alors de raconter avec sa propre plume cet épisode de sa vie.

Tourner la page, humaniser les prisons

Paru aux Nouvelles éditions Balafon, l’ouvrage est intitulé « Accusée, mais pas coupable ». Il a été officiellement lancé ce lundi 13 mars 2017 au Palais des congrès de Cotonou, au cours d’une cérémonie co-parrainée par la Grande chancelière de l’Ordre nationale du Bénin, Koubourath Osseni et le célèbre écrivain ivoirien, Isaïe Biton Koulibaly. L’auteure attribue ce qui lui est arrivé aux intrigues politiciennes, le harcèlement sexuel et la méchanceté humaine.

Elle soutient qu’il y a eu un complot contre sa personne dans cette affaire. Mais à quel niveau ?

Publicité

« Quand j’ai lu les rapports [de police], j’ai constaté qu’il y a quelque chose qui ne tournait pas, répond-elle. J’ai aussi reçu quelques coups de fil me demandant de faire attention ».

A travers les sept chapitres de son œuvre, l’auteure fait un « plongeon dans la piscine de la vérité qui libère », a souligné le présentateur du livre, le journaliste Lucien Dossou. L’histoire part de « jour fatidique » pour aboutir à « confusion et mea-culpa », en passant par « le rouleau compresseur », « une vie de prisonnière », « la bataille judiciaire », « la dance macabre des ennemis », et le « bout du tunnel ». Elue présidente du Congrès du peuple pour le progrès (Cpp) le 18 février dernier, l’ancienne directrice du Centre des œuvres universitaires et sociales d’Abomey-Calavi (Cous-Ac), justifie la publication de ce témoignage : « Les gens ont tenté de véhiculer une autre image de moi suite à cet incident. Je me crois en droit de corriger cela. Il fallait que je me vide, que je fasse mon deuil pour passer à autre chose. Je voudrais fermer cette page de ma vie. ».

Le court séjour carcéral de l’auteure lui a permis de tâter les conditions infernales et déshumanisantes de vie dans les prisons civiles béninoises. Désormais, en plus de son engagement politique, elle milite pour l’humanisation des prisons béninoises. Son Ong « Défense sans frontière » en fait une priorité. Elle alerte : « Les prisons représentent des bombes à retardement dans ce pays ». Christelle Houndonougbo « Plaide » alors pour « l’humanisation du milieu carcéral » et « l’avènement d’une justice équitable ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité