L’Union internationale de la presse francophone (Upf), section Bénin a initié une causerie-débat sur la féminisation des noms de métiers, et l’état de la langue française dans les espaces francophones, mercredi 22 mars 2017 à l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel à Cotonou.
‘’La féminisation des noms de métier : que retenir ?’’ et ‘’ L’apport des langues locales à la langue française’’, sont les deux thèmes autour desquels Didier Samson et Samuel Elijah, tous deux journalistes, ont animé la causerie-débat. Initiée par L’Union internationale de la presse francophone section Bénin (Upf-Bénin), cette causerie-débat s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la Francophonie. Elle a eu lieu dans la salle de conférence de l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel (Isma), mercredi 22 mars 2017 à Cotonou en présence des étudiants de l’institut, et de plusieurs journalistes.
La première communication a porté sur la féminisation des noms de métiers. L’orateur, Didier Samson, ancien journaliste à Rfi, dans sa communication a mis l’accent sur le rôle que joue l’académie française dans la conservation et la préservation de la langue française. Selon lui, la réglementation de cette académie qui dit non à l’innovation dans la langue, et le principe de neutralité par rapport au titre, à la fonction et au grade, a porté un frein à la féminisation des noms de métiers.
Par contre, les évolutions et les innovations dans langues en rapport à la féminisation des noms de métiers, ont été observées dans d’autres pays francophones dont la Suisse, la Belgique et le Canada. Il justifie cette situation par le règlement de canton de Genève de 1990, qui stipule qu’il faut créer le féminin quand il n’en existe pas. Ce qui n’est pas le cas en France. A en croire Didier Samson, cela est dû au fait que par le passé, certains métiers étaient l’apanage des hommes. Néanmoins, avec l’avènement du concept de parité grâce à l’évolution du monde, cette situation connait un changement. La tendance à empêcher toute innovation dans la langue française, est en voie de disparition pour laisser place à la féminisation des noms de métiers.
A la fin de sa communication, le journaliste de l’Ortb Samuel Elijah, second communicateur, n’a pas manqué de donner des astuces pour la construction du féminin de titres et fonctions. La deuxième communication quant à elle a porté sur ‘’L’apport des langues locales à la langue française’’. Les communicateurs ici, ont montré comment certains mots ou expressions des langues béninoises, ont intégré timidement la langue française même si cela n’est pas officiellement reconnu. Gari, Tapioca, Vodoun et bien d’autres mots ont réussi à s’intégrer dans la langue française. Aussi, des phrases dont bonne assise, il y a trois jours, même père même mère, sont des traductions littéraires de nos langues, qui ont pu se faire une place dans les communications quotidiennes.
Les communicateurs affirment que ces apports au fil du temps, finiront par être introduits officiellement dans la langue française par l’académie.
A l’occasion de chaque rentrée académique, les autorités rectorales demandent à un professeur de rang magistral de prononcer à l’adresse de toute la communauté /universitaire une conférence inaugurale pour lancer les activités académiques.Cette année, leur choix s’est porté sur le professeur Albert Tingbé Azalou, professeur titulaire de sociologie- anthropologie des universités du Cames pour cet exercice de haute portée scientifique. C’était le 24 février dernier à l’université d’Abomey-Calavi.
Le thème de sa conférence se décline comme suit :« La prospective stratégique pour un autre regard sur le développement », Cette conférence a permis au professeur d’exposer sur la prospective stratégique comme un paradigme porteur du développement, un outil qui permet de mettre l’anticipation au service du développement. Se basant sur quelques cas de la prospective stratégique, Albert Tingbé Azalou a montré la nécessité pour les pays d’aller à la prospective stratégique. Il a également mis en exergue le besoin de cet instrument qui peut être mobilisé tant au niveau national que local. Lisez dans ce numéro la première partie de son exposé, en attendant la dernière partie dans l’édition de mardi de notre quotidien
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