Libertés d’expression et d’association au Bénin: Les responsables étudiants parlent enfin… et dénoncent

Après une première tentative réprimée, les responsables d’étudiants ont animé, et ce sans anicroche, leur conférence de presse à la Bourse du Travail à Cotonou. Occasion pour les étudiants de dénoncer un certain nombre de « violations ».

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Les responsables des organisations estudiantines à vocation syndicale ont enfin réussi à s’exprimer publiquement sans être réprimés. Interdites d’activité depuis octobre dernier par le gouvernement, les organisations estudiantines ont finalement tenu vendredi dernier, à la Bourse du Travail à Cotonou, leur conférence de presse. Lors de cette conférence de presse qui fait suite à une première qui a violemment réprimée hors du campus, Prince Boris Aké, président de l’Union nationale des scolaires et étudiants du Bénin (Unseb) et ses camarades, ont dénoncé le musèlement des libertés au Bénin, notamment celles des étudiants.

Face aux caméras et micros qui veulent prendre l’opinion nationale et internationale à témoin, ils se sont insurgés contre les empêchements répétés des mouvements d’étudiants et les menaces qui planent sur les organisations estudiantines et leurs responsables. Les responsables d’étudiants ont également dénoncé la hausse drastique des frais de scolarisation et frais connexes. Le master qui passe de 451.000 FCFA à 651.200 FCFA, 35.000 FCFA pour le thème de mémoire, 100.000 FCFA à payer par les nouveaux bacheliers non sélectionnés et qui désirent s’inscrire à la FAST. Selon Prince Boris Aké, ces frais constituent des crimes contre les étudiants.

Le Bénin est un Etat de droit

Les responsables étudiants, lors de cette sortie médiatique, n’étaient pas seuls. Ils étaient soutenus par plusieurs centrales et confédérations syndicales et des organisations de défense des droits de l’Homme, dont la Ligue pour la défense des droits de l’Homme (Ldh). Dans leurs prises de parole, le Secrétaire général de la Cosi-Bénin, Noël Chadaré et le président de la Ldh, Me julien Togbadja, n’ont pas eu la langue de bois. Ils se sont offusqués contre la décision de suspension des activités des organisations faîtières des étudiants, et des décisions qui s’en suivent. Le Bénin est un Etat de droit, a rappelé le Sg Chadaré pour qui, « la démocratie, c’est le respect des différences ».

Des revendications

Les étudiants n’ont pas fait que dénoncer au cours de la conférence du vendredi dernier. Ils ont également égrené un chapelet de revendications. Au nombre de ces revendications, l’envoi par le gouvernement d’une commission d’audit pour vérifier la gestion des six ans du Recteur de l’Uac, Professeur Brice Sinsin, la réinsertion et le dédommagement des 21 étudiants suspendus pour fait de grève. Les étudiants réclament également la levée du décret portant suspension des organisations et associations faîtières des étudiants, la mise à disposition des universités publiques de nouveaux bus pour le transport des étudiants

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