Bénin: Les parlementaires s’imprègnent des questions alimentaires

Les députés de la 7è législature ont participé hier au sein de l’hémicycle à une séance d’échanges avec des experts de la FAO, sur les questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle et le droit à l’alimentation. Ce qui permettra, au terme des travaux, d’identifier les priorités d’appui de cette Organisation internationale à l’institution parlementaire.

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Les parlementaires étant les dépositaires essentiels des engagements politiques, ils constituent des partenaires privilégiés pour la réalisation des objectifs de développement, et sont au centre de l’élaboration du dispositif législatif. C’est dans ce cadre que la FAO a répondu favorablement à la demande du président de l’Assemblée Nationale, suite à l’élaboration du Plan stratégique de développement et de modernisation de l’Assemblée Nationale (Psdma), que la FAO veut s’approprier dans le cadre des relations de coopération et d’appui à l’institution parlementaire.

A l’ouverture de la séance, Tiémoko Yo, Représentant Résident de la FAO au Bénin, dira que cet atelier devra permettre d’échanger sur les attentes des parlementaires d’une part, et sur l’offre de service disponible à la FAO d’autre part et aboutir à l’élaboration d’un programme d’appui de la FAO au Parlement, dans le domaine de la sécurité alimentaire. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre du Psdma, la FAO envisage de développer un programme d’assistance en vue notamment de renforcer les capacités des parlementaires sur les enjeux nationaux, régionaux et mondiaux en matière de sécurité alimentaire, d’établir des liens d’échanges inter-parlements, en vue de partager les bonnes pratiques parlementaires et de mettre en place des mécanismes de mise à disposition du parlement de statistiques et d’informations stratégiques, pour permettre aux parlementaires de légiférer en toute connaissance de cause. Pour terminer, il dira que ces échanges permettront d’identifier les priorités d’appui de la FAO au parlement béninois.

Quant à l’honorable Jean-Michel Abimbola, président de la commission du plan, de l’équipement et de la production, représentant pour la circonstance le président de l’Assemblée Nationale, il dira que cet important travail leur permettra de concrétiser un volet de la mise en œuvre du Psdma 2016-2024. Il a profité de cette occasion pour remercié la FAO pour la promptitude de sa réaction, suite à la sollicitation du parlement. Il a rappelé que le Psdma est décliné en 9 axes dont le premier est relatif aux droits humains, particulièrement le droit à l’alimentation dont la pertinence dans le cadre du Bénin n’est plus à démontrer.

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« Un enfant sur trois au Bénin souffre de malnutrition chronique et par conséquent, est en retard de croissance. 53% des enfants d’âge préscolaire souffre de carence en vitamine A et 50% des femmes en âge de procréer sont anémiques », précise l’honorable Jean-Michel Abimbola.

Pour lui, une telle situation recommande de garder une attitude de veille permanente, pour maintenir les chiffres en dessa des seuils critiques. « Un rôle particulier revient en premier chef aux parlementaires qui sont les garants de la volonté des populations pour la création d’un environnement favorable » indique t-il. Trois communications ont été présentées aux députés. La première porte sur « Aperçu de la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle », présentée par Richemont Seki, Point focal nutrition Afrique de l’Ouest du Bureau régional de la FAO pour l’Afrique. La seconde communication est relative au « Droit à l’alimentation » présentée par Maikki Salmivaara du Bureau régional pour l’Afrique FAO, et enfin la troisième communication relative à la « Sécurité alimentaire et nutritionnelle ».

Au cours des débats, les députés dans leur ensemble, ont plus focalisé leur attention sur la crise dans certains pays, sur les organismes génétiquement modifiés, l’importation de certains produits qui ne respectent pas les normes. Des explications conséquentes leur ont été fournies pour une meilleure compréhension.

Des suggestions par rapport aux domaines prioritaires d’engagement

Au terme de la séance, l’honorable Jean-Michel Abimbola, au nom du président de l’Assemblée nationale et ses pairs, fera des suggestions par rapport aux domaines prioritaires d’engagement. Notamment, dans le cadre de cette assistance de la FAO.

« Nous attendons un projet de programmes d’assistance de la FAO sur lequel une petite équipe pourrait se réunir pour finaliser, amender et resoumettre. Aussi, l’Assemblée nationale est disposée pour la mise en place d’une alliance ou de réseau puisque, un certain nombre de collègues sont des ingénieurs agronomes, des docteurs en agronomie, des spécialistes internationaux de la nutrition. Ceci, afin que l’institution parlementaire puisse bénéficier de l’assistance et de l’appui à l’action parlementaire des députés béninois. Enfin, nous sommes également intéressés par les échanges d’expériences. Nous allons accueillir ici à l’Assemblée nationale des délégations étrangères qui ont déjà assez d’expériences avec vous, et nous sommes également disposés à aller dans les parlements étrangers pour acquérir d’autres expériences pour le bénéfice des populations », a déclaré en substance le président de la commission du plan, de l’équipement et de la production

Réaction de l’honorable Idrissou Bako  au terme de la séance

« C’est dans le cadre du partenariat demandé par le Président de l’Assemblée Nationale par rapport au Plan stratégique de développement et de modernisation du parlement, que nous avons tenu cette séance de travail avec la délégation de la FAO. Je crois que les informations que nous avons recueillies, seront d’une grande utilité par rapport à la situation de la sécurité alimentaire dans le monde, en Afrique et particulièrement au Bénin. Aussi, par rapport à la question de la malnutrition, on a montré aux députés comment nous sommes interpellés pour qu’on puisse avoir une législation performante et permettant à nos populations de pouvoir s’alimenter sur la base d’aliments sains, aussi bien ceux qui sont importés que ceux qui sont produits sur le plan national. Donc au niveau de l’Assemblée nationale, nous allons mieux gérer la portée de la question et déjà, au niveau des députés, nous nous organisons pour nous retrouver en réseau pouvant traiter de la question de la sécurité alimentaire en partenariat avec la FAO ».

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