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Rejet du projet de constitution : ceux qui ont échoué doivent partir selon le PCB

Pour eux, les fautifs, c’est dans l’entourage de TALON ; ce sont les traîtres du camp de la majorité qui ont osé voter NON, c’est Joseph DJOGBENOU qui doit partir ou être chassé.Au soir du 4 avril 2017, les députés de la 7ème législature de l’Assemblée Nationale du Bénin ont rejeté par 22 voix contre et 60 voix pour, (1 abstention) la recevabilité du projet de révision de la Constitution, déposé par Patrice TALON et Joseph DJOGBENOU et soutenu par Adrien HOUNGBEDJI.

Ce rejet s’est fait à la surprise générale (sic) de tous les chantres de la révision mais, à la satisfaction de millions de personnes qui se sont mobilisées à travers le pays et sur l’esplanade de l’Assemblée Nationale à Porto-Novo pour interdire aux députés de céder aux désirs et injonctions de Patrice TALON.

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Et la fureur s’est emparée des révisionnistes qui, à qui mieux mieux, recherchent les responsables de cet échec, car selon eux, Djogbénou en premier, l’affaire était dans le sac et la majorité des trois quarts était acquise (grâce à la télécommande). Furieux, ils s’en prennent ouvertement (comme toujours Djogbénou ce matin sur RFI) aux « traîtres » (sic) de leur camp qui ont osé voter contre le projet. Parce que si des gens qui se réclament de la majorité ou ont des ministres au gouvernement n’avaient pas voté contre le projet, le rejet n’aurait jamais atteint 22 voix. Voilà qui est clair et voilà à quoi sont réduits les Houngbédji Adrien, Amoussou Bruno, Kolawolé Idji, Eric Houndete ; voilà à quoi on est réduit quand on mange à la gamelle de l’autocrate ; on ne vous permet même plus d’avoir un jugement, une opinion. Votez, exécutez les yeux fermés, la bouche qui a mangé n’a plus de volonté. Pourquoi s’en prendre alors à Rosine Soglo ???

Mais, des leçons tirées par les différents acteurs, notamment les soutiens du pouvoir, deux retiennent l’attention :

  • Les porteurs du projet de révision ont échoué et ceux qui ont échoué doivent démissionner ou être démis ;
  • Le peuple a imposé le rejet parce qu’il a faim et ce projet ne répond pas à ses préoccupations.

Ceux qui ont échoué doivent partir

L’échec et la nécessité d’en tirer les conséquences, c’est clairement ce qu’ont exprimé les champions de la révision, dépités sur les antennes, notamment de Radio Tokpa, mais également dans les colonnes du journal LA PRIORITE. Et pour eux, les fautifs, c’est dans l’entourage de TALON ; ce sont les traîtres du camp de la majorité qui ont osé voter NON, c’est Joseph DJOGBENOU qui doit partir ou être chassé. Et ils appellent à un remaniement ministériel pour vider tous ces traîtres ou incapables. C’est vrai que Djogbénou est le bras exécuteur zélé, l’âme damnée de Talon ; mais Talon « le compétiteur né », le « Agbonnon qui réussit tout ce qu’il entreprend » et qui est « à la recherche de la gloire » (dixit lui-même), est le seul autocrate qui impose sa volonté à tous (sauf peut-être à Olivier Boco, et pour cause !).

Il est désormais connu de tout le monde que les membres du gouvernement Talon sont moins que des marionnettes ; ils sont des gravures qui ornent les murs du Palais Présidentiel et la salle du conseil devant lesquelles Patrice Talon fait son show. Dans le cas particulier de ce projet, les ministres, pour la plupart, ont découvert son contenu à sa présentation publique par Djogbénou. Il n’y avait qu’à voir comment ils écoutaient les paroles du présentateur comme des écoliers studieux suivant pour la première fois une leçon d’un Instituteur. Autrement, les membres du gouvernement auraient été les émissaires chargés d’aller expliquer aux populations le contenu de ce projet. En lieu et place on a plutôt vu les députés (payés) aller expliquer et défendre un projet dont ils ne sont pas les auteurs (et ils veulent nous faire croire qu’ils l’ont fait gratuitement !!). Le premier responsable de cet échec, l’initiateur et l’auteur de cette camisole de force à laquelle le peuple a dit non, c’est Patrice TALON, et c’est l’échec de toute sa politique.

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Nous au niveau du peuple, nous devons en tirer les conséquences comme le demande le journal LA PRIORITE. : Celui qui a échoué doit partir. Patrice TALON doit démissionner ou être démissionné.

Le peuple a faim et a rejeté un projet qui veut le divertir de ses préoccupations et ruiner son avenir

Députés, journalistes, « grogneurs » affirment qu’en fait le peuple ne comprend rien au contenu du projet de la Constitution et qu’il a rejeté le projet parce qu’il a faim et que seule sa faim constitue sa préoccupation aujourd’hui. C’est fondamentalement faux.

Il est vrai que le peuple a faim, très faim, parce qu’il est affamé par Patrice TALON.

Le peuple a faim, non pas parce qu’il ne travaille pas mais parce qu’une minorité clanique pille toutes les richesses du pays et se pavane impunément dans les arcanes du pouvoir sans même une once d’immunité légale : ainsi en est-il de Olivier Boco dont on attend des explications dans l’affaire des machines agricoles, de Rock NIERI, (beau-frère d’Olivier Boco), dans l’affaire PPEA2, Irénée Koukpaki dans l’affaire ICC, tous trois installés à la Présidence de la République, de Sacca Lafia attendu dans l’affaire de Maria-Gléta. On pourrait ainsi continuer de citer ces personnes qui ne doivent leur liberté actuelle qu’à la grâce dont elles bénéficient auprès de TALON.

Le peuple a faim parce que Talon continue de le ruiner ; parce qu’à la tête du pays se trouve un homme qui n’a ni peur, ni honte ni pitié et qui, sans aucun état d’âme, peut détruire les baraques, marchandises et outils de travail d’artisans et de petits revendeurs qui n’ont rien d’autre pour nourrir leur famille et ruiner les petits opérateurs économiques en les privant de marchés et en empêchant le remboursement de leurs créances sur l’Etat. Et pendant que le petit peuple souffre de toutes ces agressions, le Président TALON s’octroie à tour de bras des remboursements de « créances » à origine douteuse sur l’Etat, un domaine public à près du milliard, une entreprise d’Etat comme le PVI en vertu d’un contrat dont le contenu est connu de lui et de ses seuls complices, et multiplie les sociétés écrans et les marchés de convenance (gré à gré) qui achèvent de ruiner le pays.

Le peuple a faim parce que le coton est encore dans les champs et n’est pas payé, parce que des centaines de fonctionnaires sont arbitrairement licenciés, que les ouvriers, les dockers sont sans convention ni couverture sociale.

Le peuple a faim parce que ses enfants dans les collèges et les universités sont accablés de frais et taxes et que les jeunes diplômés sont au chômage et sans perspectives.

Et pour maintenir tout cela, le peuple est privé des libertés chèrement conquises et des acquis comme protester, marcher, se réunir sont violés.

C’est pour cela que le peuple dit « je connais TALON, je connais maintenant sa politique et je ne peux le laisser la consacrer dans une Constitution ». Le peuple sait que lorsqu’en 1975, Mathieu Kérékou l’a momentanément vaincu et consacré sa victoire dans une Loi Fondamentale, il lui a fallu 25 ans de luttes pour le pain et la liberté, de sueurs et de sang pour l’abroger et consacrer une nouvelle Constitution. « On ne piétine pas deux fois les testicules d’un aveugle » comme le dit l’adage populaire. Le peuple échaudé et vigilant a donc décidé de rejeter ce projet de révision de la Constitution dont il perçoit qu’il va consacrer son esclavage et la ruine du pays au profit d’une minorité au pouvoir. Il perçoit que ce Président imbu de lui-même, qui n’écoute personne, ne lui laissera aucune liberté. Djogbénou pense que le Bénin a raté une occasion de rentrer dans la modernité, le peuple sait qu’il a échappé à un piège et refusé de se laisser remettre en esclavage.

Le peuple a rejeté la consécration de la politique de famine, de gangstérisme d’Etat, d’impunité dans la Constitution. Mais la politique de famine, de gangstérisme d’Etat, d’impunité demeure.

Maintenant, il s’agit de se lever contre cette politique. Il urge de se lever pour que les victimes de cette politique soient immédiatement indemnisées et rétablies dans leurs droits et capacités. Il urge que les violateurs des libertés comme TOBOULA, soient châtiés ; que les auteurs des crimes économiques comme Maria Gléta, machines agricoles, ICC-Services, etc. soient poursuivis et punis, que les lois scélérates contre les travailleurs et les peuples soient abrogées. Il urge que le peuple qui est allé débusquer Talon derrière des députés corrompus assure sa victoire en s’attaquant aux crimes contre les libertés et contre le patrimoine public et leurs auteurs. C’est la tâche de l’heure, c’est la tâche immédiate ; le peuple qui vient d’affirmer sa souveraineté doit l’assumer. Autrement, Patrice TALON et sa cour qui dévorent tout sur leur passage ne lui laisseront à sucer que des os sans moelle.

Cotonou, le 06 avril 2017
Le Parti Communiste du Bénin

8 réponses

  1. Avatar de Elvis
    Elvis

    Les béninois regrette déjà yayi car ce président a du coeur .

  2. Avatar de Attakoun
    Attakoun

    Jogbenou doit démissionné obligé obligatoire c’est lui qui gâté le gouvernement de talon il parle comme c’est lui le président nous les beninois ne veux plus voire ce Mr dans le gouvernement de talon c’est nous les beninois qui as voté p talon il doit quitter dans le gouvernement forcer

  3. Avatar de Attakoun
    Attakoun

    P talon ehuzu bi lo beninois mi non Usain talon Ado Nou mi do ému na blo to o do din on awa hin to o bi goudou adowa ahin azo gblele mu me guegue Bo Ado wa bla toobi nu ma sa wa ji jen gni bo akoue yo zo wa voun bla toobi benivibiwabehosusulo to hen lo a lo kpa te ka nen enen do we mi de ado emi nan huzu aja nu sin do do o Bo mi ka do à do yo zo ô nu azo ma mon yo zo nu talon abo emi yni beninvi jiji Bo huzu jujo Bo nu to ô nan yon hin nu we Bo à nan dyo gan hon yi to hue dû do ton Sin do è no do ho di è we tun nu Hu me bi do hun à do nan dyoe Dan Dan si Guam hon yi to lé si ahunan me

    1. Avatar de Elom CATHY
      Elom CATHY

      Narcissique! Tu écris pour toi-même. Très drôle.

  4. Avatar de Jojolabanane
    Jojolabanane

    Lol
    Prêt pour la révolution et la lutte continue
    Yoyotonvo, dintonvo

    1. Avatar de GbetoMagnon
      GbetoMagnon

      🙂 🙂 « Yoyotonvo, dintonvo » Nougbowè ado. Lèko yi huzu,huzu min. Djangodjan na hin wé din* ! 🙂 🙂

      *Chiche (trad. libre). retournes-y dans « huzu huzu » (la révolution marxiste léniniste béninoise déclarée à la face du monde).
      Tu vas te faire saisir par la fièvre (en fait intraduisible, mais tellement drôle…)

    2. Avatar de GbetoMagnon
      GbetoMagnon

      d’humeur badine ce soir, « jojolabanane

  5. Avatar de GbetoMagnon
    GbetoMagnon

    Réthorique classique de cocos…

    Tentative, ou plutôt rituel/posture, de récupération politique d’un revers de l’adversaire. Surenchère outrancière, « solution » catastrophiste.
    Figure imposée, Pas grande utilité…

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