Une semaine après son installation, l’une des épreuves délicates auxquelles le gouvernement de Patrice Talon a été soumis, fut l’issue à donner aux concours frauduleux …L’un des dossiers brulants que le gouvernement de Patrice Talon a eu à gérer et régler, juste après son installation le 6 avril 2016, fut celui des concours dits « frauduleux », organisés courant 2015 par le gouvernement de l’ancien président Boni Yayi. Au terme des enquêtés menées par la commission Magnidet sur leur régularité, tous les concours de 2015 ont été annulés.
Une semaine après son installation à la tête du Bénin en avril 2016, l’une des épreuves délicates auxquelles le gouvernement de la rupture et du nouveau départ, de Patrice Talon a été soumis, fut l’issue à donner aux concours frauduleux organisés par le gouvernement Yayi en 2015. Pour la petite histoire, les concours organisés en 2015 au Bénin pour le recrutement d’agents de la fonction publique, furent entachés de fraudes massives ayant suscité de vives polémiques dans le pays.
Comme chaque année, lesdits concours ont été organisés dans les corps de l’enseignement, la gendarmerie, la police, la douane, les impôts, et au profit des services du ministère des finances. Mais la question qui s’est immédiatement posée à l’époque est de savoir quel sort est réservé auxdits concours « frauduleux », et aux candidats déclarés déjà admis dans les différents corps de recrutement.
Par ailleurs, le problème était d’actualité quand le nouveau gouvernement s’est installé, et il a fallut y trouver une issue satisfaisante. La solution aux concours « frauduleux » était inscrite à l’ordre du jour, du tout premier conseil des ministres du gouvernement de la rupture le 13 avril 2016. A l’issue de ce conseil, le gouvernement a décidé de suspendre tous les concours de 2015 et de mettre sur pieds une commission pour vérifier leur régularité conformément aux textes en vigueur, et de situer les responsabilités.
La commission et sa tâche
Par décret n°2016 -284 pris le 3 mai 2016, le gouvernement a mis sur pieds la commission devant faire la lumière sur la régularité des concours directs de recrutement des agents de l’Etat. Composée de 9 membres, cette commission a été officiellement installée le mardi 10 mai 2016, et dispose de 45 jours pour rendre les résultats de son travail.
Initialement présidée par Léandre Loko, inspecteur général des services et emplois publics à la retraite, la commission est composée entre autre de Dossa Pierre Houelawonou, vice-président et inspecteur général des services et emplois publics, Wassi Raimi Igué 1er rapporteur, inspecteur général des services et emplois à la retraite, Ibrahim Salami 2ème rapporteur, ceux ceux-ci sont adjoints par 5 autres membres dont monsieur William Sagbohan, professeur à l’Uac, ancien directeur des examens et concours représentant la présidence de la république, monsieur Laurent Tossou Boco, ancien directeur des examens et concours, monsieur Souleymane Ibrahima, administrateur civil à la retraite et ancien secrétaire du gouvernement, monsieur Jean-Baptiste Elias, représentant le Fonac.
Mais au fil des jours, le président Loko aura été démis pour être remplacé par Michel Magnidet. La commission a essentiellement pour mission de réunir les textes règlementaires relatifs à l’organisation desdits concours. Aussi, aura-t-elle à décrire les étapes de la procédure suivie par les acteurs dans le cadre de la gestion des concours de recrutement, objets de ce décret, ensuite procéder à une analyse de cohérence entre la mise en œuvre du manuel de procédure de gestion des concours, et la pratique notamment en ce qui concerne le concours de recrutement des agents de régies financières. Puis, auditionner les différents acteurs impliqués dans la chaine de l’organisation des recrutements, ainsi que ceux qui ont connaissance des cas d’irrégularité en vue de la prise en compte de leurs données.
Enfin, identifier les cas de fraudes éventuelles et réunir les éléments de preuves, en vue de situer les responsabilités et faires des recommandations et des suggestions au gouvernement. Telle est la tâche assignée à la commission pour mener les enquêtes et faire la lumière sur les concours soupçonnés de fraude.
Les rapports d’enquêtes et les personnes épinglées
Au terme des enquêtes sur les différents concours dits « frauduleux » organisés en 2015, la commission a rendu son rapport au gouvernement début juillet 2016, un peu plus tard que prévu. Sur la base de la tâche à elle assignée et des constats faits au cours des enquêtes, la commission Magnidet a relevé 23 défaillances et irrégularités dans l’organisation desdits concours.
En résumé, les irrégularités et les défaillances constatées peuvent être catégorisées en deux parties à savoir : le non respect des textes régissant l’organisation des concours d’Etat au Bénin, la corruption et le favoritisme. Parlant d’irrégularités et défaillances, sans donner la liste exhaustive, nous pouvons faire ici cas de quelques uns qui crèvent l’œil. Dossiers de candidats introuvables, documents sensibles (listes d’émargement, procès verbaux) introuvables dans des cantines fermées à clefs, candidats déclarés admis sans même avoir composé. D’autres candidats ont été déclarés admis dans un corps autre que celui dans lequel ils ont composé. Toutes les étapes du processus n’ont pas été sanctionnées par des procès verbaux. La levée d’anonymat a été faite de manière électronique, sans rapprochement avec les en-têtes préalablement établis et restés dans les cantines scellée. En ce qui concerne les personnes épinglées dans le rapport Magnidet, nous préférons ici taire leurs noms pour raison de présomption d’innocence, dont ils bénéficient jusqu’à ce jour.
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