Au cours des douze derniers mois, des décisions assez liberticides ont été prises par le gouvernement de Patrice Talon.L’avènement du régime de la rupture à la tête du Bénin il y a un an, a enregistré des décisions attentatoires aux libertés publiques. Globalement, les libertés publiques ont été entamées, piétinant la constitution en son article 25.
Des témoignages de la violation des liberté
Au cours des douze derniers mois, des décisions assez liberticides ont été prises par le gouvernement de Patrice Talon. En effet, à l’issue du conseil des ministres en date du 5 octobre 2016, le gouvernement a pris la décision d’interdire d’activité les fédérations, unions, et organisations d’étudiants.
Cette décision qui viole la constitution en son article 25 qui stipule : «L’Etat reconnaît et garantit, dans les conditions fixées par la loi, la liberté d’aller et de venir, la liberté d’association, de réunion, de cortège et de manifestation». Au lendemain de cette décision, une levée de bouclier a été observée dans le rang des confédérations syndicales et des organisations de la société civile.
« C’est une grave dérive antidémocratique du gouvernement », avait reconnu Paul Essè Iko, secrétaire général de la Cstb.
Et l’ex secrétaire général de la Csa, Dieudonné Lokossou, de dire que Talon doit essayer de ne pas franchir la ligne rouge. Cette décision a également été perçue au sein des responsables estudiantins comme « un coup de massue » aux libertés publiques. Et comme pour donner raison aux voix qui s’étaient élevées, la Cour constitutionnelle a récemment, en réponse à de nombreux recours déposés, déclarée ladite décision inconstitutionnelle.
Avant la décision du gouvernement d’interdire d’activité les organisations estudiantines, les étudiants se sont vus dispersés lors d’une marche le 26 juillet 2016. Cette marche qui devrait prendre corps à la bourse du travail pour échouer au ministère de l’enseignement supérieur, a été empêchée.
Les étudiants furent dispersés par les forces de l’ordre sur instruction du préfet du Littoral, Modeste Toboula. Les étudiants entendaient dénoncer les conditions de vie et d’études dans les universités publiques du Bénin en général, et à celle d’Abomey-Calavi en particulier.
Quelques avis
Rafiou Hozanyekpon ( économiste ): « Nous avons reculé ! »
« Il y a eu beaucoup de décisions liberticides qui ont été prises pendant les 12 premiers mois de gouvernance de Talon. Nous avons connu l’interdiction de marches, d’associations. Le cas le plus patent et celui de la suspension des activités des organisations estudiantines, qui sont très connues quand il s’agit de revendications. Cela a été un grand préjudice porté aux libertés. Heureusement que la Cour constitutionnelle a rétabli les choses. Nous n’aurions pas souhaité que cela continue comme sous le régime défunt. Parce que dans l’histoire récente de notre pays, Talon a dû bénéficier de ces libertés publiques exprimées. On peut même affirmer qu’il a hérité du fauteuil présidentiel grâce à cela. Ce ne serait pas correcte qu’il devienne un loup pour nous, pour nos libertés !».
Hervé Hounkpatin: « La ligne rouge ! »
« C’est sous le régime de la rupture qu’on a commencé par entendre parler de ‘’ligne rouge’’. Le préfet du littoral avait empêché des gens d’exprimer leur liberté de protester, prétextant d’une ligne rouge que les manifestants ne devraient pas franchir. Nous avons connu également en octobre 2016, une décision du conseil des ministres suspendant les activités des organisations estudiantines sur tout le territoire national. C’était vraiment attentatoire aux libertés publiques. Ce sont des acquis dont l’histoire est longue et douloureuse. Que le président et son équipe changent de fusil d’épaule. »
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