Zéphirin Kindjanhoundé exige du gouvernement la traçabilité dans les différents contrats qui lient l’Etat béninois à Bénin Control SA, de même qu’à toutes les sociétés du Groupe Talon.La filière coton et le port autonome de Cotonou, tous, représentant des secteurs cruciaux de l’économie béninoise sont gérés à l’avantage personnel du président de la République. Tel est le reproche fait à Patrice Talon, hier à Cotonou, par le président du parti UDD-Wolloguèdè, Zéphirin Kindjanhoundé.
Le monopole du coton
« Le Bénin compte désormais un seul cotonculteur qu’est le Président Patrice Talon », a déclaré Zéphirin Kindjanhoundé. L’ancien député observe et déplore le monopole que détient Talon sur le coton sous toutes ses dimensions. Il s’agit notamment de la vente des intrants agricoles, de l’égrenage et de l’achat du coton béninois, opérés par des entreprises qui, qu’on le veuille ou non, sont des ramifications du groupe Talon. Kindjanhoundé s’insurge également contre la liquidation des offices et sociétés d’Etat relevant du secteur agricole.
La liquidation des structures d’Etat
Depuis son avènement, le régime Talon a déjà liquidé plusieurs structures d’Etat au nombre desquelles, on peut citer : l’ONASA, l’ONS,… Il faut joindre à cela la SONAPRA devenue SODECO de Talon depuis plusieurs années déjà. Pour l’honorable, « tout ceci dans le but de concentrer davantage la filière coton et la fourniture d’intrants agricoles aux seules mains de M. Patrice Talon ». En lieu et place d’une cession des sociétés aux opérateurs privés, avec pour conséquence, un licenciement sans cesse croissant des employés, l’Etat pourrait bien procéder à leur réorganisation en vue de les maintenir dans son patrimoine.
Le conflit d’intérêt
Le 08 avril dernier, Talon au terme de 12 mois de gestion, a prononcé une phrase pour démentir l’accusation, à son encontre, de conflit d’intérêt au sommet de l’Etat. Il dit : « J’ai cédé toutes mes entreprises à mes héritiers et à certains de mes alliés ». Au tour de son ministre de l’économie Romuald Wadagni d’avouer le 24 avril : « A notre arrivée, nous avons payé les dettes de l’Etat envers le groupe Talon ». Dans le même temps, on soumet les autres structures auxquelles l’Etat est redevable à des audits avant le payement de la dette. Kindjanhoundé analyse et trouve que Talon se fait prendre à son propre piège. Par ailleurs, le Groupe Talon, dont le président de la République est l’unique propriétaire, continue de traiter avec l’Etat et bénéficie d’un traitement de choix. Il n’en veut que pour preuve, le retour du Programme de Vérification des Importations (PVI) géré par Bénin Control SA qui n’est rien d’autre qu’une appartenance du Groupe Talon.
Le PVI sous Bénin Control
Sans nier, le bien fondé du contrôle des importations, l’UDD-Wôlôguèdè condamne la dépossession de la douane de son rôle régalien. Pour Kindjanhoundé, il s’agit d’une manœuvre pour enrichir l’entreprise familiale de Talon dans le dos du contribuable béninois. Il dévoile que, « Ceci se fait déjà sentir sur l’échelle des prix des produits de première nécessité ; la conséquence est l’aggravation de la misère ambiante ».
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