En Côte d’Ivoire, après les dernières mutineries, un nouveau front risque de s’ouvrir pour le gouvernement du président Alassane Ouattara. En effet, dans ce qu’on peut désormais appeler le jargon ivoirien de l’armée, on distingue trois familles : les éléments de l’armée qui ont été régulièrement recrutés par les officines prévues à cet effet, les éléments de l’armée qui viennent des forces rebelles qui ont jadis affronté ceux de la première catégorie, et ceux qu’on appelle les démobilisés, qui sont eux-aussi des rebelles qui ont eux choisi de renoncer à toute activité militaire à la fin des affrontements de 2011.
Une fois ces précisions faites, il faut savoir que les démobilisés ont été attaqués il y a quelques jours par les anciens rebelles devenus mutins parce que ces derniers réclamaient des primes qui risquaient d’étouffer leur revendication. Au terme de cette attaque, un démobilisé a été tué. Un scénario dans le scénario déjà très complexe de la situation sécuritaire ivoirienne.
Pour tenter d’éteindre le feu qui pourrait s’allumer entre mutins (désormais satisfaits par le pouvoir Ouattara) et démobilisés, le Chef d’Etat major a il y a quelques heures demander pardon au nom de l’armée.
Une humiliation de plus pour les chefs militaires ivoiriens qui doivent faire la courbette face à de simples soldats pour éviter le pire dans le pays; La Côte d’Ivoire n’ayant pas totalement effacé les stigmates de la guerre civile.
Mais la véritable question est : les démobilisés vont-ils eux aussi exiger des primes en bloquant les rues? Si oui, que fera le gouvernement ivoirien? Pourvu que l’on ait pas à se poser ces questions…
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