Examens de fin d’année : la vérité

Encore quelques semaines et bonjour les examens de fin d’année. Des milliers de nos compatriotes, dans tous les ordres enseignement, plancheront pour justifier leur année scolaire. Ils sont appelés à la conclure de la bonne manière qui soit. Il s’agit, presque toujours, d’un temps fort de la vie nationale, objet de débat. Nous voulons y contribuer en cinq points.

Au cœur de tout examen, il y a un individu. Il porte un nom. Il a un visage. Il est seul face à un examinateur qui l’évalue, l’interroge, corrige sa copie. Sans la foule de tous ceux qui, de diverses manières, l’ont accompagné dans la préparation de l’examen : maîtres, professeurs, répétiteurs, compagnons de groupes de travail…etc. Nombreux sont ceux qui s’affairent autour de celui qui prépare un examen. Mais c’est un seul qui, au bout de l’épreuve, réussit ou échoue. Par l’examen, quelqu’un fait l’exercice de sa responsabilité. Une responsabilité strictement individuelle, une responsabilité rigoureusement personnelle. Il s’y ajoute que l’examen est un exercice mental. Ce qui veut dire que c’est un cerveau qui est à la manœuvre, un cerveau assis sur la vérité selon laquelle personne ne peut penser à la place d’un autre. Voilà le premier point.

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L’homme étant le sujet au cœur de tout examen, reste à cerner l’examen en son objet. Autrement dit, qu’est-ce qu’un examen et pourquoi un examen ? Pour faire simple, un examen est un contrôle des connaissances, l’estimation des aptitudes de quelqu’un selon une grille d’évaluation déterminée.  Par rapport à quoi, l’examinateur, loin d’être un bourreau est un évaluateur. Il n’a pas mission d’exécuter quelqu’un, mais de détecter chez celui-ci des capacités, des qualités, des habiletés, des aptitudes, dans un domaine donné. Les notes n’entrent en ligne de compte que pour matérialiser l’appréciation de l’examinateur. Car il faut bien établir des ordres de grandeur, situer et classer chacun sur une échelle prédéterminée. Voilà le second point.

Tout examen porte sur des matières données, sur des sujets déterminés. Celui qui passe un examen est appelé à se mouvoir dans un univers balisé et dans le cadre d’un programme convenu. On ne le prend pas à l’improviste ou au dépourvu. On ne le balade pas dans un espace de savoir ou de savoir faire sans frontières. Il est en terrain connu, parce que cadré et encadré. Un peu comme dans un jeu où les acteurs n’ignorent rien des règles du jeu. A chacun de jouer. A chacun de s’offrir les meilleures chances pour gagner. Voilà le troisième point.

Bien que tout soit ainsi bien réglé et bien cadré, on n’observe pas moins, autour de l’examen, de graves déviances et dérives. Il y a, d’abord, la peur. La plupart de ceux qui passent un examen ne se font pas à l’idée que, hors la solennité et le caractère spécial de l’exercice, celui-ci n’est qu’un banal contrôle des connaissances. Cet exercice n’est pas différent des devoirs et autres examens blancs qui jalonnent sa préparation. Il convient donc de démythifier l’examen, de le ramener à de justes proportions. Il y a, ensuite, la tricherie. C’est du vol sans plus. Il y a, également, l’impasse. Elle consiste à ne prendre en compte qu’une partie du programme, jouant sur les probabilités de sortie du sujet. En somme, de la loterie. Il y a, enfin, les chemins obliques dont on entoure l’examen. Les uns se perdent dans des temples, des couvents, des arrière-cours de charlatans et de bonimenteurs. Les autres mènent aux personnes influentes capables d’agir sur les résultats de l’examen. Certains autres enfin aboutissent aux examinateurs pour des transactions peu catholiques. Comme on le voit, l’examen se laisse entourer, bien souvent, d’un nuage épais de mythes, de mensonges, de supercheries et de tricheries en tous genres. Voilà le quatrième point.

A tout bien prendre, sous l’angle de son poids symbolique, un examen, toutes choses égales d’ailleurs, c’est le jeu de la vie, c’est une épreuve de vie. L’image qui nous vient immédiatement à l’esprit pour le caractériser est celle d’un ring de boxe. Des cordes en délimitent l’espace. Une fois le combat lancé, les deux boxeurs en lice n’ont plus d’échappatoire : gagner ou perdre, triompher ou périr. Au prix et à la suite des coups donnés et reçus. Ainsi se présente à nous l’examen. A nous de le savoir et surtout de savoir le gérer au mieux. Voilà le cinquième point.

Une réponse

  1. Avatar de GbetoMagnon
    GbetoMagnon

    Sages conseils, à ceci près qu’aux examens comme en boxe, le combat est codifié et n’est pas à mort; en ceci qu’il y a TOUJOURS l’occasion offerte d’une revanche.

    La partie n’est que remise et il y a TOUJOURS un jour suivant, le lendemain d’un échec.

    « gagner ou perdre, triompher ou périr », ce serait plutôt (si je puis me permettre):
    « gagner ou perdre, triompher ou préparer de nouveau son heure qui viendra à point, pour qui sait attendre sans désemparer »

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